Les battants du tambour

Ici plus bas une petite chronique publiée dans un nouveau périodique assumé financièrement et politiquement par le café le Verschueren à 1060 saint-Gilles. Ben oui, fallait y penser. Le blog du journalmensuel onze parvis est ici et vous pouvez trouver plus d’infos sur le journal en allant au Verschueren (vous pouvez aussi voir la première page ici [pdf]).

The Black Keys et Two Gallants n’ont pas réellement de lien entre eux. Deux groupes, deux concerts en Belgique, à six mois d’intervalle*. Deux duos whitie des Etats-Unis. Du Sud. Et donc blues. Mais rock aussi. Surtout rock, en fait.

C’est aussi deux guitares gémissantes, quatre voix qui se lamentent et deux batteries. Surtout rock, surtout deux batteries. Elles refusent le simple accompagnement, ne se planquent pas à l’arrière de la scène, masquées par les fumigènes. Au contraire elles sont tout devant. S’exposent et explosent à côté de la guitare. Elles sont plus que de la boîte à rythmes digne de Berlin et Take My breath Away** (sur la boîte à rythmes en tant qu’outil amusant et bien utilisé : écouter Ludwig Von 88 et Houlala 2 La Mission). De l’énergie, du raw power mais autre chose que du Rémy Bricka tombé dans l’escalier du commissariat en plus rapide (sur ce style réécouter Sepultura et Anticop en live***). Non un truc intelligent avec l’émotion. Ou bien l’inverse.

Et la peau de la grosse caisse d’être tabassée, la pédale la cognant à un rythme effréné; on se demande si les peaux des toms ne vont pas éclater, les cymbales se fendiller ou changer de forme tant ils sont martelés. Finalement, ce seront les baguettes de Patrick Carney des Black Keys qui voleront en éclats, les esquilles se dispersant dans l’air.

Chez les Two Gallants, malgré un tonnerre semblable et pourtant si différent ochestré par Adam Stephens, une clochette, ajout subtil, fait entendre son léger tintement. C’est peut-être là que réside un peu du génie du duo de San Fransisco. Oooups… Je n’aime pas écrire « génie », scusez-moi.

Non compris dans l’article : après le concert de Thurston Moore (Sonic Youth), j’aurais aussi dû ajouter Steve Shelley (Sonic Youth aussi).

Notez aussi que la Médiathèque de la Communauté française est en danger et que vous pouvez y trouver tous les CD des groupes cités plus haut. Oui, même Berline, malheureusement. Voir le site du personnel de la médiathèque.

*The Black Keys, Handelbeurs 02/03/2007 et The Two Gallants, Botanique/Orangerie 17/11/2007. Et Thurston moore 10/12/2007 Ancviennne Belgique.
** Non Je ne mets pas Berline en lien, vous n’avez qu’à chercher tous seuls.
*** Et total respect à Sepultura. Morceau écoutable sur le double CD spécial The Roots of Sepultura.

En avant la musique / Avanti Pop….

je vous en avais parlé . Après la pétition, que vous pouvez encore signer, le personnel de la médiathèque vous propose… une manif. Voir entre autres le site de la délégation syndicale SETCa de la médiathèque.

( Cliquez sur l’image pour agrandir)

Bon c’est pas le plus malin, la protestation collective est prévue le 06 octobre à 10h30 devant Surlet de Choquier.

1. Le 6 octobre est un samedi. Et la veille il y a Vitalic, Daan et Vive la Fête au Rock Ternat (programmation complète via ce lien). J’en suis. Date limite des préventes : le 02/10. Sinon, ce sera à la caisse.

2. Surlet de Choquier c’est le siège de l’exécutif de la Communauté française et :
a) il n’y a personne dans ce coin un samedi. Tout au plus peut-on bloquer la chaussée de Louvain.
b) Fadila Laanan, la Ministre en charge de la culture en CF ne sera pas là non plus.

Eh bien malgré ça je participerai activement à la manif avec sifflet et k-way rouge. Parce que, tout simplement, sans la médiathèque et son personnel, je n’aurais jamais réellement découvert Vitalic, Daan et Vive la Fête.

Conseil musical.

Un morceau d’Eddy Mitchell. Souvent vu comme de droite, ou comparé à tort à ce couillon de Johnny Hallyday, Monsieur Eddy a pourtant une certaine conscience sociale. J’en veux pour preuve ce morceau : Société anonyme (1966)

Whatever happened to my rock’n’roll? / I need more*

Iggy Pop qui soutient une bonne oeuvre : la Children’s Society, financée par l’Ecclesiestical Insurance. Il semble que le Real Wild Child se soit converti. Et ça ne me fait pas rire. Déjà que Lou Reed se lance dans une tournée très onéreuse (pour le public, pas pour lui), autocommémorative de surcroît; que les Smashing Pumpkins** ne cessent d’entretenir la flamme du revival à coups de buzz publicitaires et de pseudo retours, c’est à dire sans d’Arcy et James Iha (grosso modo on comprendra que Billy Corgan a mené bataille pour garder le nom du groupe); qu’un membre des Bérurier Noir admet avoir voté Chevènement; et que si je parle de Renaud… euh… ben non. Mieux vaut arrêter la liste et être soulagé de me contrefoutre de Bob Dylan et d’adorer George Clinton, cet éternel fauché du funk.

Mais Iggy Pop c’est une partie de ma jeunesse, c’est l’artiste pas corrompu, c’est l’incarnation de la sauvagerie et de la révolte. Qu’est-ce qu’il a besoin de prendre un coup de vieux et de penser aux générations futures? Oui, bon d’accord, il EST vieux. Mais bon quand même. A quoi ça servait d’écrire I need more, si c’est pour que je pense à présent à y accoler money ***?

* J’avais plein de titres en tête, je me suis résolu à n’en choisir que deux, finalement

** Un site pour télécharger les vieux concerts des Smashing Pumpkins : http://rspaa.niluje.net/data/

*** Chaudement recommandé ce livre (je peux le prêter, faut pas que l’Iguane gagne de l’argent ça ne lui convient pas).

Mais tout n’est pas perdu , puisque le conseil musical de ce billet, ce sont les Black Rebel Motorcycle Club (dont le nom trouve son origine dans The Wild One avec Marlon Brando). De vrais rockers, ceux-là.

Evidemment le morceau choisi c’est Whatever happened to my rock’n’roll ?

Je déteste les couples, je les hais… tout lourds

Petite sortie pour un moment que (c) www.lisagermano.comj’espère grand. Guéric, Oise et moi constituons un trio festif inédit pour cette Nuits Botanique du 10 mai où “les femmes s’en mêlent”. Ce soir, Charline Rose, Lisa Germano et Anaïs donnent un double “la”, déterminant et musical.

Le temps de louper Charline Rose (que Jean-Pierre Hautier aime beaucoup ce qui me fait penser que je n’ai peut-être pas manqué grand’chose), et nous voilà dans la salle de l’Orangerie, à l’instant où commence Lisa Germano. A la différence de sa prestation à la Rotonde au mois de décembre, elle est cette fois acccompagnée d’un bassiste dont l’utilité dans un set minimaliste restait à prouver. Elle le sera avec brio, particulièrement quand Lisa Germano délaissera le piano pour sa vieille guitare cabossée.

Le public par contre, il est moins certain qu’il fut utile. Gênant même. Toujours ce problème des festivals où la moitié de l’assistance n’en a que pour la tête d’affiche. Du coup, Guéric d’auditeur averti est devenu audiophile irrité et tel le cinéphile au Musée a hurlé un chhhhhhhhht suivi des “m’enfin, c’est pas possible” (bien insister sur le “i”, laisser tomber le “L” ).

(Pause : une mousse avec bière plus tard)

Anaïs commence son set. Et nous sommes visiblement les trois(c) anaisinyourface.free.fr/ seules personnes à avoir quitté la salle, tandis que 300 autres s’y sont engouffrées entretemps. La foule est compacte et peu sympathique. Se frayer un passage tient de l’exploit, les couples enlacés ne se détachent pas, feignent ne pas nous voir, jouent les excédés, le sont réellement. Recherchent l’hypothétique petite croix sur le sol indiquant leur “place debout” numérotée. Ne la trouvent pas. Signifient à Guéric qu’il doit dire pardon chaque fois qu’il avance un pied.

Un refuge est enfin trouvé à gauche de la zone neutre où travaille l’ingé son. Impossible de s’accouder trente secondes aux barrières Nadar : les “je ne vois plus rien” des copines ponctués des “pfffffff” des copains sont autant de manières indirectes de nous suggérer de foutre le camp. Arrêt définitif cinq mètres plus loin, après un ultime parcours du combattant. Et je peux voir…

… la scène, un grand guitariste, un batteur dans le fond, Anaïs à l’acoustique et à la boîte à loops. Deux écrans pas géants transmettent l’image d’une traductrice en langue des signes qui, on l’imagine, convertit ce qui est raconté par le guitariste entre deux morceaux, soit les tracas existentiels d’une collégienne américaine. Du moins de ce que j’en comprends et de ce qu’on m’en explique. Ma tête est rapidement ailleurs : la salle n’est pas réceptive aux déhanchements et chabadabada corporels qu’on appelle la danse. Je suis droit comme un “I”et j’ai l’impression que si je bouge de trois centimètres, ça va finir en engueulade avec la “dame” juste derrière moi qui n’a de cesse de soupirer et est sans doute à l’origine d’un peu amène coup de coude; Oise qui esquissait un mouvement a été aussitôt remise à sa place. Persistant à marmonner, ruminer et gargouiller je propose à la désormais mégère de passer devant moi si elle ne voit rien.

Mais non, c’est vous qui vous imposez. Je veux rester près de mon mari, moi.

C’est donc ça !!!. Des maris, des épouses, des “mon coeur, mon amour” ! Je ne vois plus que ça. Les messieurs ont le cheveu bien taillé, le poil de barbe rasé si soigneusement qu’on les croirait imberbes, leur nez supporte de petites lunettes de matheux. Leur rock’n’roll attitude s’exprime par une chemise à carreaux parfaitement repassée qu’ils auront eu soin, toutefois, de négligement fait sortir du jean. Toujours accompagnée, Madame allie tendresse et fierté dans les bras de cet époux à l’uniforme casual, adapté à toutes les situations. Elle arbore un sage carré en guise de coiffure tandis qu’un petit pull noué autour de son cou recouvre partiellement un pudique chemisier blanc à la coupe indéfinissable. Et ce genre de machins, dans une salle, ça ne bouge pas. Ca ne danse pas. Ca ne vit pas. Poliment, on évoquera un public statique (et cela va de soi, sans électricité). Honnêtement, on parlera de public de merde. Pourtant, ils connaissent parfaitement l’album ces petits couples. Ils apprécient le deuxième degré, savent exactement quand rire, mais pas du tout pourquoi. Alors même qu’ils se moquent de leur propre miroir.

Bref Anaïs, oui, mais uniquement au Graspop : elle aussi a droit à un public de qualité.

Conseil musical : Lisa Germano avec If I Think Of Love

Peter Licht

Je devais publier quelques notes que j’ai bien entendu oubliées au boulot. Notamment sur la soirée les femmes s’en mêlent au Botanique le 10 mai.

A défaut, je vous fais donc (ré-)écouter Peter Licht, déjà évoqué dans un précédent post. Je ne m’en lasse pas et je ne sais pas trop pourquoi. Sans doute que c’est beau, cette pop allemande désillusionnée dont je ne comprends qu’à peine les paroles.

dans l’ordre : Das Absolute Glück; Das Ende vom Kapitalismus; Elektroreise; die transsylvanische Verwandte ist da; Wettentspannen

Funk on stage, punks en rage, public en nage

Un journaliste, je ne sais plus lequel, mais écrire “un journaliste” doit vous convaincre que c’est vrai, a écrit je ne sais plus où mais cela ne s’est pas envolé donc c’est que ça doit être vrai , que le style de !!! (lien ici, ici, ici ) s’apparente à un très efficace mélange de punk et de funk.

Leur face de punk (Must be The Moon, sans doute) se devinera aisément par leurs prestations scéniques, mais aussi en dehors, avec le public. Côté funk, les !!! n’ont pas oublié la seconde partie du titre du deuxième album de Funkadelic : Free your mind est en effet complété d’un …and your ass will follow bien utile à la désaliénation cérébrale. Il était sans doute utile de le rappeler tant les pudiques marketteurs se contentent d’un free your mind édulcoré que ce soit sur MTV, ou encore ici.

N’ayant pas de fringues à l’effigie des Crass à disposition, grand bien me prit d’aller me balader à ce concert vêtu d’un T-shirt hommage à la révolution sexuelle prônée par George Clinton et sa bande : puisque Funkadelic ne s’est pas non plus privé d’inverser les termes de son célébrissime slogan en un Free your… ass and your mind will follow.

Après une première partie bien emmerdante par les 120 Days (une énième imitation de la voix insupportable de Robert Smith*), il aura fallu un petit quart d’heure seulement pour que le public se compresse vers la scène telle une voiture retraitée à la casse et commence à se trémousser à l’instar d’un bus accordéon de la STIB franchissant un rond-point. Trio de batteurs, duo de chanteurs, solo du reste, la soirée avait déjà tenu toutes ses promesses après une petite heure. Nic et John, les deux chanteurs, s’époumonaient sur scène et dans la salle, le temps d’une descente vers le public, voire d’une montée aux balcons de l’AB; la ligne de basse accompagnant de très longs morceaux faisait perdre plusieurs litres de sueur à tous et raidissait les mollets pour un lendemain qui ne pouvait s’annoncer que difficile. Un saxo ou une trompette venait de temps en temps dérégler l’harmonie et crier ses notes. Bref, tout préfigurait ce en quoi Guéric, compère de concerts, est passé maître : l’envahissement de scène à l’AB**. Les deux mains sur la scène, un appui rapide sur les jambes, la droite est déjà sur scène. Il se lève, ça y est! Immédiatement suivi par… moi d’abord et par 7, 8 autres fans. Parce que Guéric, hommage spécial, a le don de savoir à quel moment une partie du public le suivra dans ses candidatures très spontanées pour un job de roadie. Ce fut un moment de gloire d’un soir collective et de grande fraternité avec les dits roadies “ouais ouais, ça va on descend”.

Et à peine m’étais-je essuyé dans mon T-shirt (Ô fraîcheur ), que le guitariste désignait ce bout de tissu qui m’avait fait office de serviette-éponge. Funkadelic l’a vraiment marqué (va t’en savoir les effets de l’eau de Spa***), et j’étais invité à monter sur scène. Tout seul cette fois. ‘fin avec le groupe, quoi. Même le roadie se faisait discret, caché derrière sa tenture. Ne me restait plus qu’à danser. Enfin, danser dans une meute où on est pressé de partout, c’est facile. Avoir toute la place sur scène et faire une chorégraphie dans l’air du temps, c’est plus ardu. Surtout si toutes les bières ne se sont pas encore converties en transpiration alcoolisée (je n’étais pas saoûl pour autant), que je ne comprenais pas très bien ce que je foutais là, et que je voulais pas bousiller leur matos en marteau-piquant à deux pieds joints, en sautillant tel Bambi sous acid ou en faisant de mes bras les pales d’une éolienne rencontrant Katrina****. Le paysage étant plutôt banal, je me suis dit que ben oui, vas-y : marteau-pique, sautille, éolise, crie, sourit, amuse-toi à fond. T’es sur la scène avec !!!, pas avec Krakow. Ca a duré 5 minutes, j’étais star d’un soir, tout content d’avoir fait la promo du funk, un peu exalté, très très épuisé physiquement (sérieusement vous êtes nombreux à danser non stop durant un concert ?). Et ce n’était pas terminé, les !!! nous emmenant encore pour un final haletant et rythmé de la mort qui tue (oui j’ai des métaphores mais pas encore les expressions artistiques).

Ouais quand j’aurai des petits neveaux que les !!! seront morts dans leur vomi à 27 ans, je pourrai leur dire : “j’y étais”

Conseil musical : Me and Giuliani Down by the School Yard. Par !!! bien entendu

* je vais encore me faire des amis

** pour le P-Funk (pas vraiment un envahissement), Vitalic (réel débordement ) et pour !!!

*** ben oui, private joke

**** oui je m’amuse un peu avec les métaphores foireuses

Mon Aufklärung

Cela a sans doute commencé le 6 mai 2006. Ce soir-là, sous un châpiteau installé au Botanique, Hallo Kosmo*, Das Bierbeben et T. Raumschmiere devaient se succéder pour préparer la venue de Vitalic. Si ce n’est Vitalic, que je m’apprêtais très fébrilement à revoir, je ne connaissais pas réellement les groupes amenés à chanter, comme leur nom le laisse entendre, en allemand.

Pour moi, la musique teutonne se résumait à Meat Loaf, The Scorpions, quelques obscurs groupes (post-)punks (Feeling B**, par exemple) et, pour sauver l’honneur germain, à Einstürzende Neubauten et Kraftwerk (profond respect mais inaudible à mes oreilles). J’oubliais : Nena et ses 99 Luftballons. Et puis, l’allemand imaginais-je, avais déjà somatisé et traumatisé, c’est moche. C’est sûr que quand tu entends les méchants Allemands dans les films de guerre américains doublés en français (ils gardent leur accent de salauds) ou dans les comédies du style 7è Compagnie, ça donne pas envie d’écouter leurs chansons. Mon cerveau avait donc imprimé que les mélodies Outre-Rhin se résumaient à de l’électro minimaliste emmerdante, du hard rock passé de mode depuis bien longtemps et enfin des lieder munichois réactionnaires pour racistes aryens en culotte de peau. Seuls résistaient quelques punks qui n’avaient même plus le Chaostage pour s’exprimer et s’approchaient petit à petit du (ca-)niveau politique de Joey Ramone. Seul comptait donc Vitalic.


Das Bierbeben

Cela a été une surprise. Energie électro-punk avec T. Raumschmiere, rendant le pogo obligatoire, mais aussi et surtout une langue en harmonie avec la musique de Das Bierbeben et de Hallo Kosmo. Heureusement. Parce que si on ne comprend pas la langue il reste à espérer que celle-ci puisse se marier avec la musique. Pas comme le rap en italien ou le métal en flamand (et d’expérience, le métal flamand sonne encore mieux que le rap italien) . Et l’harmonie que j’évoque représente tout autre chose que ein zwei polizei. Au contraire, disons que douceur et lascivité s’en dégageaient, accompagnées d’une sorte de résistance passive et pacifiste. Mais le mieux est sans doute de les écouter, parce que j’ai le sentiment d’évoquer Bob Dylan . Allez, donc voir les divers liens de ce texte.

Depuis, j’ai revu Gegen Die Wand (par Fatih Akin) et Dog Days (Hundstage en VO; autrichien, celui-là. Par Ulrich Seidl). J’ai lu en quelques semaines une très mauvaise*** histoire de l’Allemagne de la Germanie à nos jours et vais commencer un deuxième bouquin sur le 20è siècle allemand. Je suis en train de regarder avec délectation la série / film Heimat : Eine deutsche Chronik (par Edgar Reitz et Peter Steinbach).

Pour suivre, je me demande comment trouver quelques contacts pour m’organiser un mini-trip berlinois avant le mois de juin (des gens intéressés ?). Et enfin, je viens de découvrir un autre machin allemand. J’adore et comprend même où le gars veut en venir. Avec un album intitulé Lieder Vom Ende Des Kapitalismus, quoi de plus normal. Peter Licht est donc mon conseil musical du moment.

* A noter que Hallo Kosmo vient des Cantons de l’Est, pas d’Allemagne

** Et je découvre à l’instant que deux membres de Feeling B font partie de… Rammstein

*** parce qu’essentiellement institutionnelle et marginalement socio-économique et donc basée sur les “grands” hommes sans prendre en compte la masse des petits. Si on ajoute à cela un anticommunisme très primaire :
– mettant extrêmes droite et gauche sur le même pied, particulièrement lors de la période 1918-1930, soit la montée du nazisme;
– évoquant, pour l’après guerre, les positions géostratégiques de l’URSS avec un soupçon de dégoût mais sans que cela ne soit jamais reproché aux Américains;
– mentionnant que les membres de la RAF première formule SE SONT suicidés,
l’avoir terminé relève de l’exploit. Donc, je ne vous recommande absolument pas cet auteur qu’est Henry Bogdan

Bruxelles, cité ardente

Après les soirées Bota@AB et AB@Bota, centres culturels bruxellois des communautés française et flamande, le temps était venu de rattacher enfin Liège à Bruxelles. Si l’occasion fait bel et bien le larron,   le prétexte d’une fête de plus était cette fois très valable. Parce qu’un haut lieu musical liégeois fêtait ses 10 ans :

La Soundstation !

Soirée dantesque qui, si elle débuta en douceur musicalement avec Adrian Bouldt (bof)   monta immédiatement en puissance du point de vue éthylique. Liège oblige, l’entrée était accompagnée d’un péquet gratuit (mais depuis son rachat brésilien et ses licenciements collectifs, Jupiler ne doit plus être fort appréciée).

Deuxième escale au bar, Marie Arena s’entretient avec Jacques De Pierpont, j’hésite à lui dire qu’elle peut se carrer sa circulaire PLP 41 école / police où je pense* (cet astérisque est important). Et qu’il faudra un jour que j’aille trouver De Pierpont pour lui dire en substance : “J’aime beaucoup ce que vous faites, je n’écoute plus ce que vous passez à la radio, mais je sais que ça reste une émission importante pour plein de p’tits jeunes et continuez votre boulot, trouvez un bon successeur quand vous prendrez votre pension, etc.” Bon. Je n’ai  fait ni l’un ni l’autre.

Retour vers la salle où après croisement des informations, je crois croiser une myspacienne. C’était le cas. Delphine,  Guéric et moi nous rasseyions sagement sur nos confortables fauteuils rouges de type design pseudo créatif que ne renierait pas Di Rupo ou l’architecte intérieur d’Arena pour la salle d’attente de son cabinet, précisément. Juste le temps de reprendre une bière et d’aller au devant de la scène découvrir All is Pretty / Tout est Joli** que je vous invite tous à écouter dans les plus brefs délais. Groupe minimaliste à la composition évolutive avec grosse caisse flûte, synthé, violon, selon les humeurs. Un vague côté Alain Bashung et Patrick Coutin mélangés pour les paroles. De la poésie d’écorché. Des sonorités douces amères (ben oui : violon et grosse caisse). C’est vous dire si après ça, un petit joint aurait fait l’affaire. Oh mais quelle coïncidence ! Que sens-je dans ma poche droite ? Ben rien, je l’ai déjà donnée à Guéric. Assis sur le parvis de l’église un peu plus loin sur la chaussée, exposés à la vue du moindre flic qui passe. Mais je m’en foutais un peu des flics, bien au contraire : ça me rappellait quelques souvenirs de  rébellion facile et tranquille, de fumette en cachette, de parano-flic du temps où nous étions mineurs d’âge et que, s’il n’y avait pas d’opérations commandos comme maintenant***, se faire piquer pouvait avoir des conséquences teribles pour le devenir de l’humanité : parents avertis, menace de casier judiciaire et test-pipi toutes les trois semaines. Par contre, une qui les aimait bien les policiers, c’était Delphine. Parce qu’à hurler des bonjours aux trois quarts des passants, accompagnés de grands gestes des deux mains pour le quart restant, ils auraient pu débarquer à tout moment, les employés de la maréechaussée. Il était temps de retourner dans la salle, retrouver les accents contrastés de Bruxellois pure souche et de Liégeois expatriés, aussi heureux que des Espagnols qui se retrouvent en soirée Erasmus en Islande. Et revoir Superlux, mais en show acoustique cette fois. Différent et… magistral. Si vous les avez ratés, ils se produisent à nouveau au Botanique, le 16 février. Et j’en serai.


(c) soundstation

 

Pôur clôturer en beauté cette première partie, ne manquait plus à l’appel que Miam Monster Miam (pour lequel il y a cette fois… trois liens différents dont un pour son blog : donc googlez un peu). Je me souviens que j’ai beaucoup aimé, que ses chansons sérieuses étaient malgré tout teintées d’ironie, que je ne voyais plus très bien devant moi, que j’ai encore dansé deux heures après notamment sur les Stooges, que je me suis demandé comment ne pas tomber en montant dans le taxi et puis que c’était tout simplement une soirée à refaire et que Liège, j’aime (quand je ne suis pas malade ****).

* cette circulaire vise à mettre des flics dans l’école, non pas pour y prendre les leçons qu’ils n’ont jamais suivies (sinon, il n’y aurait, de fait, plus de policiers) mais pour y faire régner la loi et l’ordre. Une vaste plate-forme d’éducateurs, d’enseignants et de leurs représentants, de grands défenseurs légitimes de la jeunesse, de pêtits défenseurs tout aussi légitimes, s’est constituée et vous invite à signer un appel. Plus d’infos, ici

** attention : deux liens différents : un myspace, un vers leur label.

*** tout de même curieux qu’on confie la lutte contre le décrochage scolaire à des personnes suspectées d’analphabétisme. Oui, je sais j’enfonce un clou facile.

**** post à venir (oui, on dit poste restante en français).

Et je vous conseille : elektrash [makes me sick], que j’ai peut-être écouté ce samedi, mais que je ne suis pas sûr. Et que j’ai de toute façon écouté à plein volume dans mon bureau durant toute cette journée. Leurs mixes sont disponibles en flux continu sur leur site.

Yeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeees

 

Bonne nouvelle. La validité des files d’attente pour obtenir des places de concert alors que c’est hyper méga complet, ce n’est pas une légende urbaine.

– Après que les places sont parties en une matinée.
– Après inscription sur liste d’attente il y a un mois.
– Après avoir envisagé d’aller les voir outre Quiévrain, outre Moerdijk, outre Manche et même en Allemagne….

Voici qu’un coup de téléphone nous (parce qu’on est deux, Guéric et moi) alerte (du moins l’alerte lui, parce que c’est son nom qui est sur le listing de l’Ancienne Belgique), nous alerte, donc que Yeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeees je vais pouvoir aller au concert de Nine Inch Nails.

Ainsi donc, ça marche ces conneries de listes d’attente. Moi qui m’étais toujours dit que les désistements ne pouvaient profiter qu’aux potes des guichetiers de salles de concert, aux jobistes des vestiaires, aux journalistes culturels qui refusent de pogotter pour pas casser leurs lunettes rectangulaires à monture noire ainsi, enfin, qu’à Dylan Van Cauwenberghe et sa petite amie.

Et bien il semble qu’en lieu et place de voir NIN le 19 mars à l’AB, Dylan Van Cau se soit laissé convaincre d’aller voir la
Night of the Proms au Zénith de Rouen. C’est peut-être plus dans ses cordes. Mais, pour ma part, je serai au centre du ring .

Ne soyons pas mesquins non plus, l’AB est le centre culturel néérlandophone de Bruxelles et Van Cau n’est pas omnipotent. On remplacera donc Dylan Van Cauwenberghe par Lorie Anciaux.