Thursday, 19 April 2007
Funk on stage, punks en rage, public en nage
Un journaliste, je ne sais plus lequel, mais écrire “un journaliste” doit vous convaincre que c’est vrai, a écrit je ne sais plus où mais cela ne s’est pas envolé donc c’est que ça doit être vrai , que le style de !!! (lien ici, ici, ici ) s’apparente à un très efficace mélange de punk et de funk.
Leur face de punk (Must be The Moon, sans doute) se devinera aisément par leurs prestations scéniques, mais aussi en dehors, avec le public. Côté funk, les !!! n’ont pas oublié la seconde partie du titre du deuxième album de Funkadelic : Free your mind est en effet complété d’un …and your ass will follow bien utile à la désaliénation cérébrale. Il était sans doute utile de le rappeler tant les pudiques marketteurs se contentent d’un free your mind édulcoré que ce soit sur MTV, ou encore ici.
N’ayant pas de fringues à l’effigie des Crass à disposition, grand bien me prit d’aller me balader à ce concert vêtu d’un T-shirt hommage à la révolution sexuelle prônée par George Clinton et sa bande : puisque Funkadelic ne s’est pas non plus privé d’inverser les termes de son célébrissime slogan en un Free your… ass and your mind will follow.
Après une première partie bien emmerdante par les 120 Days (une énième imitation de la voix insupportable de Robert Smith*), il aura fallu un petit quart d’heure seulement pour que le public se compresse vers la scène telle une voiture retraitée à la casse et commence à se trémousser à l’instar d’un bus accordéon de la STIB franchissant un rond-point. Trio de batteurs, duo de chanteurs, solo du reste, la soirée avait déjà tenu toutes ses promesses après une petite heure. Nic et John, les deux chanteurs, s’époumonaient sur scène et dans la salle, le temps d’une descente vers le public, voire d’une montée aux balcons de l’AB; la ligne de basse accompagnant de très longs morceaux faisait perdre plusieurs litres de sueur à tous et raidissait les mollets pour un lendemain qui ne pouvait s’annoncer que difficile. Un saxo ou une trompette venait de temps en temps dérégler l’harmonie et crier ses notes. Bref, tout préfigurait ce en quoi Guéric, compère de concerts, est passé maître : l’envahissement de scène à l’AB**. Les deux mains sur la scène, un appui rapide sur les jambes, la droite est déjà sur scène. Il se lève, ça y est! Immédiatement suivi par… moi d’abord et par 7, 8 autres fans. Parce que Guéric, hommage spécial, a le don de savoir à quel moment une partie du public le suivra dans ses candidatures très spontanées pour un job de roadie. Ce fut un moment de gloire d’un soir collective et de grande fraternité avec les dits roadies “ouais ouais, ça va on descend”.
Et à peine m’étais-je essuyé dans mon T-shirt (Ô fraîcheur ), que le guitariste désignait ce bout de tissu qui m’avait fait office de serviette-éponge. Funkadelic l’a vraiment marqué (va t’en savoir les effets de l’eau de Spa***), et j’étais invité à monter sur scène. Tout seul cette fois. ‘fin avec le groupe, quoi. Même le roadie se faisait discret, caché derrière sa tenture. Ne me restait plus qu’à danser. Enfin, danser dans une meute où on est pressé de partout, c’est facile. Avoir toute la place sur scène et faire une chorégraphie dans l’air du temps, c’est plus ardu. Surtout si toutes les bières ne se sont pas encore converties en transpiration alcoolisée (je n’étais pas saoûl pour autant), que je ne comprenais pas très bien ce que je foutais là, et que je voulais pas bousiller leur matos en marteau-piquant à deux pieds joints, en sautillant tel Bambi sous acid ou en faisant de mes bras les pales d’une éolienne rencontrant Katrina****. Le paysage étant plutôt banal, je me suis dit que ben oui, vas-y : marteau-pique, sautille, éolise, crie, sourit, amuse-toi à fond. T’es sur la scène avec !!!, pas avec Krakow. Ca a duré 5 minutes, j’étais star d’un soir, tout content d’avoir fait la promo du funk, un peu exalté, très très épuisé physiquement (sérieusement vous êtes nombreux à danser non stop durant un concert ?). Et ce n’était pas terminé, les !!! nous emmenant encore pour un final haletant et rythmé de la mort qui tue (oui j’ai des métaphores mais pas encore les expressions artistiques).
Ouais quand j’aurai des petits neveaux que les !!! seront morts dans leur vomi à 27 ans, je pourrai leur dire : “j’y étais”
Conseil musical : Me and Giuliani Down by the School Yard. Par !!! bien entendu
* je vais encore me faire des amis
** pour le P-Funk (pas vraiment un envahissement), Vitalic (réel débordement ) et pour !!!
*** ben oui, private joke
**** oui je m’amuse un peu avec les métaphores foireuses
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