Mon Aufklärung

Cela a sans doute commencé le 6 mai 2006. Ce soir-là, sous un châpiteau installé au Botanique, Hallo Kosmo*, Das Bierbeben et T. Raumschmiere devaient se succéder pour préparer la venue de Vitalic. Si ce n’est Vitalic, que je m’apprêtais très fébrilement à revoir, je ne connaissais pas réellement les groupes amenés à chanter, comme leur nom le laisse entendre, en allemand.

Pour moi, la musique teutonne se résumait à Meat Loaf, The Scorpions, quelques obscurs groupes (post-)punks (Feeling B**, par exemple) et, pour sauver l’honneur germain, à Einstürzende Neubauten et Kraftwerk (profond respect mais inaudible à mes oreilles). J’oubliais : Nena et ses 99 Luftballons. Et puis, l’allemand imaginais-je, avais déjà somatisé et traumatisé, c’est moche. C’est sûr que quand tu entends les méchants Allemands dans les films de guerre américains doublés en français (ils gardent leur accent de salauds) ou dans les comédies du style 7è Compagnie, ça donne pas envie d’écouter leurs chansons. Mon cerveau avait donc imprimé que les mélodies Outre-Rhin se résumaient à de l’électro minimaliste emmerdante, du hard rock passé de mode depuis bien longtemps et enfin des lieder munichois réactionnaires pour racistes aryens en culotte de peau. Seuls résistaient quelques punks qui n’avaient même plus le Chaostage pour s’exprimer et s’approchaient petit à petit du (ca-)niveau politique de Joey Ramone. Seul comptait donc Vitalic.


Das Bierbeben

Cela a été une surprise. Energie électro-punk avec T. Raumschmiere, rendant le pogo obligatoire, mais aussi et surtout une langue en harmonie avec la musique de Das Bierbeben et de Hallo Kosmo. Heureusement. Parce que si on ne comprend pas la langue il reste à espérer que celle-ci puisse se marier avec la musique. Pas comme le rap en italien ou le métal en flamand (et d’expérience, le métal flamand sonne encore mieux que le rap italien) . Et l’harmonie que j’évoque représente tout autre chose que ein zwei polizei. Au contraire, disons que douceur et lascivité s’en dégageaient, accompagnées d’une sorte de résistance passive et pacifiste. Mais le mieux est sans doute de les écouter, parce que j’ai le sentiment d’évoquer Bob Dylan . Allez, donc voir les divers liens de ce texte.

Depuis, j’ai revu Gegen Die Wand (par Fatih Akin) et Dog Days (Hundstage en VO; autrichien, celui-là. Par Ulrich Seidl). J’ai lu en quelques semaines une très mauvaise*** histoire de l’Allemagne de la Germanie à nos jours et vais commencer un deuxième bouquin sur le 20è siècle allemand. Je suis en train de regarder avec délectation la série / film Heimat : Eine deutsche Chronik (par Edgar Reitz et Peter Steinbach).

Pour suivre, je me demande comment trouver quelques contacts pour m’organiser un mini-trip berlinois avant le mois de juin (des gens intéressés ?). Et enfin, je viens de découvrir un autre machin allemand. J’adore et comprend même où le gars veut en venir. Avec un album intitulé Lieder Vom Ende Des Kapitalismus, quoi de plus normal. Peter Licht est donc mon conseil musical du moment.

* A noter que Hallo Kosmo vient des Cantons de l’Est, pas d’Allemagne

** Et je découvre à l’instant que deux membres de Feeling B font partie de… Rammstein

*** parce qu’essentiellement institutionnelle et marginalement socio-économique et donc basée sur les “grands” hommes sans prendre en compte la masse des petits. Si on ajoute à cela un anticommunisme très primaire :
– mettant extrêmes droite et gauche sur le même pied, particulièrement lors de la période 1918-1930, soit la montée du nazisme;
– évoquant, pour l’après guerre, les positions géostratégiques de l’URSS avec un soupçon de dégoût mais sans que cela ne soit jamais reproché aux Américains;
– mentionnant que les membres de la RAF première formule SE SONT suicidés,
l’avoir terminé relève de l’exploit. Donc, je ne vous recommande absolument pas cet auteur qu’est Henry Bogdan

Comments

  1. May 15th, 2007 | 21:03

    […] défaut, je vous fais donc (ré-)écouter Peter Licht, déjà évoqué dans un précédent post. Je ne m’en lasse pas et je ne sais pas trop pourquoi. Sans doute que c’est beau, cette […]