Bruxelles, cité ardente

Après les soirées Bota@AB et AB@Bota, centres culturels bruxellois des communautés française et flamande, le temps était venu de rattacher enfin Liège à Bruxelles. Si l’occasion fait bel et bien le larron,   le prétexte d’une fête de plus était cette fois très valable. Parce qu’un haut lieu musical liégeois fêtait ses 10 ans :

La Soundstation !

Soirée dantesque qui, si elle débuta en douceur musicalement avec Adrian Bouldt (bof)   monta immédiatement en puissance du point de vue éthylique. Liège oblige, l’entrée était accompagnée d’un péquet gratuit (mais depuis son rachat brésilien et ses licenciements collectifs, Jupiler ne doit plus être fort appréciée).

Deuxième escale au bar, Marie Arena s’entretient avec Jacques De Pierpont, j’hésite à lui dire qu’elle peut se carrer sa circulaire PLP 41 école / police où je pense* (cet astérisque est important). Et qu’il faudra un jour que j’aille trouver De Pierpont pour lui dire en substance : “J’aime beaucoup ce que vous faites, je n’écoute plus ce que vous passez à la radio, mais je sais que ça reste une émission importante pour plein de p’tits jeunes et continuez votre boulot, trouvez un bon successeur quand vous prendrez votre pension, etc.” Bon. Je n’ai  fait ni l’un ni l’autre.

Retour vers la salle où après croisement des informations, je crois croiser une myspacienne. C’était le cas. Delphine,  Guéric et moi nous rasseyions sagement sur nos confortables fauteuils rouges de type design pseudo créatif que ne renierait pas Di Rupo ou l’architecte intérieur d’Arena pour la salle d’attente de son cabinet, précisément. Juste le temps de reprendre une bière et d’aller au devant de la scène découvrir All is Pretty / Tout est Joli** que je vous invite tous à écouter dans les plus brefs délais. Groupe minimaliste à la composition évolutive avec grosse caisse flûte, synthé, violon, selon les humeurs. Un vague côté Alain Bashung et Patrick Coutin mélangés pour les paroles. De la poésie d’écorché. Des sonorités douces amères (ben oui : violon et grosse caisse). C’est vous dire si après ça, un petit joint aurait fait l’affaire. Oh mais quelle coïncidence ! Que sens-je dans ma poche droite ? Ben rien, je l’ai déjà donnée à Guéric. Assis sur le parvis de l’église un peu plus loin sur la chaussée, exposés à la vue du moindre flic qui passe. Mais je m’en foutais un peu des flics, bien au contraire : ça me rappellait quelques souvenirs de  rébellion facile et tranquille, de fumette en cachette, de parano-flic du temps où nous étions mineurs d’âge et que, s’il n’y avait pas d’opérations commandos comme maintenant***, se faire piquer pouvait avoir des conséquences teribles pour le devenir de l’humanité : parents avertis, menace de casier judiciaire et test-pipi toutes les trois semaines. Par contre, une qui les aimait bien les policiers, c’était Delphine. Parce qu’à hurler des bonjours aux trois quarts des passants, accompagnés de grands gestes des deux mains pour le quart restant, ils auraient pu débarquer à tout moment, les employés de la maréechaussée. Il était temps de retourner dans la salle, retrouver les accents contrastés de Bruxellois pure souche et de Liégeois expatriés, aussi heureux que des Espagnols qui se retrouvent en soirée Erasmus en Islande. Et revoir Superlux, mais en show acoustique cette fois. Différent et… magistral. Si vous les avez ratés, ils se produisent à nouveau au Botanique, le 16 février. Et j’en serai.


(c) soundstation

 

Pôur clôturer en beauté cette première partie, ne manquait plus à l’appel que Miam Monster Miam (pour lequel il y a cette fois… trois liens différents dont un pour son blog : donc googlez un peu). Je me souviens que j’ai beaucoup aimé, que ses chansons sérieuses étaient malgré tout teintées d’ironie, que je ne voyais plus très bien devant moi, que j’ai encore dansé deux heures après notamment sur les Stooges, que je me suis demandé comment ne pas tomber en montant dans le taxi et puis que c’était tout simplement une soirée à refaire et que Liège, j’aime (quand je ne suis pas malade ****).

* cette circulaire vise à mettre des flics dans l’école, non pas pour y prendre les leçons qu’ils n’ont jamais suivies (sinon, il n’y aurait, de fait, plus de policiers) mais pour y faire régner la loi et l’ordre. Une vaste plate-forme d’éducateurs, d’enseignants et de leurs représentants, de grands défenseurs légitimes de la jeunesse, de pêtits défenseurs tout aussi légitimes, s’est constituée et vous invite à signer un appel. Plus d’infos, ici

** attention : deux liens différents : un myspace, un vers leur label.

*** tout de même curieux qu’on confie la lutte contre le décrochage scolaire à des personnes suspectées d’analphabétisme. Oui, je sais j’enfonce un clou facile.

**** post à venir (oui, on dit poste restante en français).

Et je vous conseille : elektrash [makes me sick], que j’ai peut-être écouté ce samedi, mais que je ne suis pas sûr. Et que j’ai de toute façon écouté à plein volume dans mon bureau durant toute cette journée. Leurs mixes sont disponibles en flux continu sur leur site.

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