Le Soir et La Libre ou L’aube d’un Diktat (première partie)

Ceci est la première partie, d’un article consacré à la vision des enjeux sur le chômage économique des employés par La Libre Belgique et Le Soir. Mes recherches m’ont ainsi amené à remarquer les deux notices wikipedia consacrées aux deux grands (en termes de lectorat uniquement) quotidiens généralistes francophones de Belgique. sans lien avec le chômage économique, je n’ai pu résister à l’envie de vous présenter ces deux curieuses notices.

Lancé dans un projet en lente gestation d’information indépendante, la fausse objectivité ou impartialité de nos grands médias ne cesse de m’interpeller. Parti du projet de la mise en évidence de la pensée unique dans deux quotidiens  francophones du pays, Le Soir et La Libre Belgique, j’ai débuté mes recherches par un passage vers Wikipedia, pour y trouver quelques références de départ. J’ai été très surpris de constater que les “notices” Wikipedia présentent Le Soir et La Libre Belgique d’une bien curieuse manière.

Pour Le Soir, si ce ne sont les chiffres de tirage et de lectorat, les seules sources utilisées pour la rédaction de la notice sont ce que pense la rédactrice en chef du quotidien. Je vous laisse le soin d’apprécier la force de caractère du Soir telle que présentée par Wikipedia :

Réaffirmée à l’occasion de la sortie de la nouvelle formule, le 15 novembre 2005, la ligne éditoriale du Soir le pose en tant que “quotidien progressiste indépendant”. Il se veut, selon sa rédactrice en chef, Béatrice Delvaux, “contrepouvoir”, “à l’écoute, en phase avec la société”, “populaire, par opposition à un quotidien de l’establishment”. “Le Soir ne sera pas un ventre mou, écrit-elle. Il mènera des combats et sera tranchant, avec la publication chaque jour d’une page donnant son opinion, reposant sur une colonne vertébrale: la poursuite farouche du progrès. Le Soir est progressiste. Résolument, profondément, irrésistiblement. Partisan… du progrès social, politique, économique, farouchement attaché à la volonté de faire bouger la société vers un idéal correspondant aux valeurs du journal”. “Un Soir de combat pour les droits de l’homme et de la femme, le respect de la dignité humaine, la liberté d’expression, la tolérance, la multiculturalité, la différence”. “Le Soir” ne se veut ni de droite ni de gauche: “Nous devons au contraire refuser toutes les étiquettes politiques qui corsètent, embrigadent, mettent des œillères, créent des tabous. Il peut y avoir du conservatisme à gauche et du progrès à droite: c’est notre capacité à le reconnaître le cas échéant, en suivant la seule trame de nos valeurs, qui nous permettra d’être extrêmement libres dans notre travail, d’être justes dans nos exposés des faits et nos analyses, d’êtres crédibles car non inféodés à des organisations (…) ou aux hommes et aux femmes qui les composent”.

Tout ça est très novlangue, tout de même. M’amusant à taper les termes suivants en recherche “belgique” dans google : [ contrepouvoir progressiste “progrès social” “dignité humaine” multiculturalité] je n’ai eu que… trois résultats de recherche. mais un de ceux là était le programme du… Parti Socialiste pour les élections législatives 2007 ((tout de même une brique de 305 pages; contrepouvoir apparaît une fois, progressiste 9 fois, progrès social 4, dignité humaine 5, multiculturel 6 (o occurenes de multiculturalité)). Troublant.

Pour La Libre Belgique, le référencement est plus amusant. On y retrouve bien sûr les chiffres du CIM pour l’analyse de lectorat et… une source externe décrivant le journal :

La Libre Belgique fut longtemps à forte tendance catholique, avant de s’ouvrir vers d’autres points de vue en 1999. Dans les années 1970, Jean-François Bastin évoque le « phénomène La Libre Belgique », qu’il présente comme un journal à caractère national, catholique, monarchiste, qui fait de la polémique et a quatre cibles privilégiées : les syndicalistes, les gauchistes, les fédéralistes et la RTBF.

Mais qui donc est ce Jean-François Bastin ? L’architecture wikipedia nous fournit un lien immédiat mais il manque de sens puisque ledit Jean-François Bastin est… allez-y cliquez sur ce lien.

Oui, oui, c’est bien lui

En réalité, il est possible que l’auteur de la phrase était soit Max Bastin (issu du Mouvement Ouvrier Chrétien) soit Jean-François Bastin (un réel homonyme, documentariste à la RTBF). Ou encore que le fils ait le même prénom que le père. Ce qui ne change rien à l’erreur.

Autre problème : nous n’avons aucune idée de l’éventuelle vision plus récente de La Libre Belgique. Mais si l’on en croit Jean-Jacques Jespers, professeur de journalisme à l’ULB, On constate aussi une homogénéisation des choix rédactionnels – Le Soir et la Libre Belgique ont le plus souvent la même manchette, sinon le même titre – et une dépolitisation des contenus, l’information politique ayant souvent la réputation d’être ennuyeuse ((intervention réalisée lors d’un colloque sur les médias en mai 2005 à l’occasion du 175è anniversaire de la Belgique et que l’on peut retrouver en intégralité sur l’ancien portail 175-25)).

Aaah c’est dommage cette réponse si tranchée de JJJ :-). Comme pour Le Soir, j’aurais bien lancé une autre petite recherche google. Pour savoir si les mots-clés descriptifs de La Libre Belgique auarient été étiquettés CDH, MR, PS ou Ecolo. Ou bien les 4.

En attendant la suite de ce billet, consacrée à deux éditoriaux sur l’introduction du chômage économique pour les employés, voici quelques références utiles pour savoir ce que “pensent” La Libre et Le Soir.

1.  R. CAMPE, M. DUMON et J.-J. JESPERS, Radioscopie de la presse belge, Verviers, 1975.

2. J.-Fr. DUMONT, B. GREVISSE et G. RINGLET, La presse écrite en Belgique, Diegem, 1998.

3. E. DE BENS, De pers in België. Het verhaal van de Belgische dagbladers. Gisteren, vandag en morgen, Tielt, 1997.

Mieux vaut parfois lire que se fier à Wikipedia, dont les ennuis de fiabilité sont abordés dans un article de l’édition d’avril du Monde Diplomatique.

Conseil musical : il s’agit d’une petite découverte (je ne remercierai jamais assez la médiathèque). Le compilateur et remixeur de ce cd CD est DJ Spooky. Il a édité un album en 2008 ,Sound Unboud, dont le site spécifique est ici. La démarche consiste à méler musique et information. Et d’évoquer le rôle du son et de la musique dans une société basée sur l’information. Dans le sens d’information, il s’agit de passages audio de différents artistes, écrivains, philosophes, ingénieurs du son, etc. L’intégralité n’est pas à écouter attentivement mais plutôt d’une oreille distraite, attirée ponctuellement par un “morceau” ou un autre. C’est ainsi que je vous fais écouter, même si l’album  a plus de valeur d’une traite, une Fanfare Savale qui reprend du Maïakovski ainsi que la dernière plage de l’album ou Iggy Pop lit du William Burroughs. Sonic Youth est également remixé une fois sur ce CD :-).

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Hommage à Freddy

A deux jours du Premier Mai 2008, le bourgmestre PS de Bruxelles, Freddy Thielemans, s’illustrait pitoyablement. Alors que des sans-papiers exerçaient leur droit de manifester, l’édile communal cautionna leur arrestation ((Malgré les promesses politiques de ne pas procéder à l’arrestation de personnes exerçant leurs droits constitutionnels, http://www.mrax.be/article.php3?id_article=604)) par la police. Pour une personne sans-papiers, sans existence légale (( comme si on pouvait légaliser l’existence)), franchir le pas de la clandestinité individuelle vers une manifestation collective pour obtenir des droits ((à l’existence, précisément; au travail et à la sécurité sociale; à la fin de la peur et de la précarité)) représente un acte de courage remarquable. Chaque clandestin sait qu’il s’expose de la sorte à une arrestation, à un passage vers un centre fermé et à l’expulsion. Se faire arrêter est autre chose que 12 heures de détention dans une cellule puant l’urine. Bien souvent, c’est l’assurance de revoir ses bourreaux le pied à peine posé sur le sol de son pays d’origine.

Deux jours plus tard, le bourgmestre bruxellois se faisait copieusement huer au Premier Mai FGTB de la Place Rouppe.

Crédits photos Pierre Capoue http://pierrecapoue.blogspot.com

.

Mais en ce Premier Mai, c’est plutôt un hommage que je voudrais rendre à Freddy. Socialiste dans l’âme, membre de la FGTB, affilié aux Mutualités socialistes et encarté avec difficulté au PS, il s’agit pourtant d’un autre Freddy. Mais à un an d’intervalle, il a aussi chamboulé mon Premier Mai.

J’étais aujourd’hui désappointé et déçu des diverses manifestations prévues à Bruxelles pour ce Primo Maggio. D’un côté, un Premier Mai de Lutte ((d’où se sont finalement retirées de nombreuses organisations)) où l’organisateur principal aux louables objectifs utimes, demeure, c’est désespérément classique, ancré dans une analyse arriérée, et de la société et de sa constituante militante. De l’autre, un Premier mai des sans-papiers dont les initiateurs tiennent une analyse remarquablement juste mais qui évitent soigneusement de… revendiquer quoi que ce soit. Entre les deux, une Fédération Générale du Travail de Belgique qui préfère les concerts Place Rouppe et se refuse à comprendre que l’époque est au combat contre le capitalisme et pour les travailleurs et pas aux concerts bourgeois bohèmes.

Dès lors, autant me balader à vélo sur les chemins de halage en tentant de rejoindre Charleroi. Peut être le Premier Mai y sera-t-il plus dur.

Et me voilà parti pour le Pays noir. Sitôt Hal dépassée, les alentours du canal deviennent plus sauvages et sont paradoxalement les troublants témoins d’une histoire et d’un présent ouvriers.

Je longe les anciennes installations des Forges de Clabecq où, signe des temps, un grutier y débarrasse de la ferraille en ce jour des travailleurs. La veille, le patron de Duferco Clabecq ((le nouveau nom des Forges)) annonçait un plan de réorganisation, officiellement sans licenciements secs mais avec des postes de travail en moins. On y croit, tiens.

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(JP de 19h de la première radio le 30/04/2009)

Un peu plus loin, à Virginal, se profilent les papeteries Arjo-Wiggins. Elles aussi sont touchées par la crise et les travailleurs sont obligés ((http://www.lalibre.be/actu/brabant/article/488038/quel-avenir-pour-arjowiggins.html)) de croire à une reprise. Mais à quel coût  ? Attiré par les alentours de Ronquières, où là aussi on préfère se délasser le Premier Mai. Un peu par hasard finalement, musardant dans le pays à la recherche de côtes à gravir, je me retrouve à l’entrée d’Ittre, un pneu arrière crevé.

Et arrive Freddy. Pull troué de toute part, bleu de travail à la braguette ne fermant plus très bien, chaussettes noires dans des sandales usées du même ton. Il s’occupe sans doute à quelque bricole. Soixante-cinq ans, environ. Un peu rapetassé mais pas courbé sur lui-même, encore trapu. Avec un accent qu’on ne trouve que chez certains travailleurs de la région, un accent qui roule chaleureusement les “r”, qu’on sent remonter du bas de la gorge jusqu’au palais. Il me propose de l’eau fraîche, me parle des cyclistes qui s’arrêtent souvent devant chez lui après la montée. La discussion s’amorce. La pause est salutaire.

Je viens de Bruxelles et suis originaire de l’autre bout du Brabant, lui apprend-je. La géographie nous amène vite à évoquer sa région, aux confins du Brabant-Wallon.
– Là-bas à Ronquières c’est le Hainaut, me dit-il et Virginal est à la limite.
Ah les papeteries… Les travailleurs ne rigolent pas pour l’instant. Je lui avoue suivre le dossier de loin.

Lui aussi. Je vais à chaque fois au conseil communal. Je ne suis pas sur les listes, hein. Et le problème avec les papeteries c’est qu’elles ne font que du papier autocopiant ((une sorte de papier carbone)). Maintenant qu’il y a les ordinateurs c’est dépassé et ils ne se sont pas adaptés.
Et avec les Forges en déclin, c’est toute la région trinque.
J’y ai travaillé aux Forges. Et je suis affilié FGTB depuis 1959. chez les Métallos, hein
J’y travaille à la FGTB, camarade.
Et de me confesser qu’il ne sait pas pour qui voter, que le PS, ça ne va pas. Après la Californie de José Happart, là. Deux jours de mission parlementaire pour prendre des vacances après. Et en Californie en plus. Il y a bien le PTB, hein, mais…
Que lui dire ?

Ben à gauche il y a d’autres petites listes. Il n’y a pas que le PTB. La LCR est dans une alliance intéressante, par exemple. Et puis, il y a le frère de Roberto D’Orazio qui se présente aussi aux élections européennes sur la liste CAP D’Orazio.
Intéressé, Freddy va y réfléchir à ces petites listes. Satisfaits, on se donne du “camarade”. Notre Premier Mai est sauvé.

Mon vélo, pas encore. On se serre la main. Il s’en va. Je m’attaque au remplacement de la chambre à air.

Retour 10 minutes plus tard.

– Tiens. Voilà une Jupiler. J’en buvais une là devant les informations et je me suis dit que je pouvais bien te donner un rafraîchissement. Et ça  donne de l’énergie. (court silence) Je suis déçu, j’ai regardé le Premier Mai, là. Di Rupo avec son nœud papillon. Et à Jodoigne avec Louis Michel. Rhôô lala. Nulle part on n’a chanté l’Internationale. Sauf à un endroit.
A Liège ?, je tente.
A Liège. Eh, je te donne une bière qui vient de là hein! De la bière wallonne.
Je la dégoupille avec plaisir.

– Je vais regarder ça de plus près, les petites listes, c’est intéressant. Di Rupo, je n’y crois pas.
Ben tiens, il a privatisé Belgacom
Sans parler de la  Sabena. Dans la région c’est Flahaut. Un gros cou celui-là avec un double menton. Il est partout. Ou bien Michel de Wolf, le sportif. Son affiche est toujours à côté de celle de Flahaut. Mais lui, il est quand même plus à gauche.

Et on a causé, comme ça, sans tenir compte du temps. Partageant la même aversion à l’égard des curés et porteurs de crucifix, ces vieilles ganaches ensoutanées, comme on dit à l’ULB. Parce qu’il y a étudié à Bruxelles : commençant médecine, il a finalement opté pour la physique de la métallurgie. On se resserre la pince, une fois puis deux.

– Tu seras toujours le bienvenu me dit-il en guise d’au revoir.

– Je reviendrai
J’aimerais bien l’avoir pour maïeur, Freddy.

PS :
Cher Freddy, je te transmettrai ces lignes dès que je repasse dans le coin. Je viendrai sans doute avec deux chopes, qui seront moins fraîches que les tiennes après 30 bornes à vélo. Mais c’est l’intention qui compte, comme on dit. C’est que j’ai deux choses à  me faire pardonner, camarade.
D’abord, je dois t’avouer que je vote nul. Le moment n’était pas propice pour te le dire, ton casier de Jupiler y serait passé et je ne sais pas comment j’aurais évité de verser dans l’eau du canal sur le chemin du retour.
C’est que c’est dur d’expliquer sa position à quelqu’un qui a pu voir que le PS (ou plutôt le POB avait un sens) à un moment de son histoire. Rappelle-toi, nous avons aussi parlé de la grève contre la loi unique et tu as sûrement vécu une partie de la guerre scolaire et de la Question royale. Et le PC aussi avait du sens à cette époque.
Je voudrais te dire, camarade, que le suffrage universel nous a été confisqué. Que nous votons mais que nos élus appartiennent à une “élite”, les guillemets s’imposent, qui  sous couvert de beaux discours et de caresses dans le sens du poil a accepté le capitalisme depuis longtemps. Et en profite. Et que les petites listes n’ont pas beaucoup d’autre ambition que de symboliser un sursaut, un mouvement protestataire. Mais pas de renverser le pouvoir en place pour le socialisme. Voilà c’est très vite dit. Mais j’espère que nous aurons l’occasion d’en recauser un jour.
Mais, camarade, quel que soit ton choix, je ne peux que le respecter. Tant au fond de toi qu’à l’extérieur, tu as le cœur à gauche et tu continueras à te battre. Moi aussi je lutterai.
A bientôt.

Enfin, j’ai l’habitude de boire de la Maes. Mais ne t’en fais pas: la Jup’ me convient très bien aussi.

PPS : je lirai Jacques Monod, et Le hasard et la nécessité

Conseil musical : Miossec, pour ce que ni lui ni moi ne voulons devenir avec On était tellement de gauche

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Images fasci – N/S – antes

Je sais pas vous, mais moi je la trouve bizarre cette publicité en faveur de la journée propreté. Bon, la journée propreté c’est encore une initiative positive ((http://www.lesoir.be/regions/bruxelles/donner-un-coupde-balai-en-2009-03-11-695131.shtmlou)), dixit Karine Lalieux ((Dont on constatera la ferme et résolue idéologie politique ici : http://www.karinelalieux.be/Elections-regionales-2009-pourquoi-je-suis-candidate_a525.html. Allez, cela vaut bien ce genre de discours généré automatiquement : http://g.langue.de.bois.free.fr/politique/discours.php)), échevine de la propreté à Bruxelles,  où chacun fait un petit geste pour la propreté (chacun ramasse une action Fortis et la met dans un petit sac, par exemple).

Et puis, il y a aussi un concept… d’ambassadeur de la propreté. J’imagine déjà la motocrotte avec chauffeur, au parebrise teinté et munie de ses deux petits fanions aux couleurs du pays de son VRP.

Mais ce qui m’a choqué,  c’est l’aspect facho de la pub. Vous avez déjà vu des balais pointés vers le haut, vous ?

Moi oui, mais pas pour nettoyer les crasses. Plutôt pour karchériser la racaille façon Sarkozy. Bref, moi ça me rappelle furieusement les fachos. Particulièrement Degrelle ((voir ici, par exemple : http://www.rtbf.be/info/societe/divers/rex-et-le-rexisme-3-la-victoire-de-1936-84162)). Et le Vlaams Blok ((Pour une référence à l’usage du balai par le Vlaams Blok : http://www.monde-diplomatique.fr/1995/05/CARLANDER/1444)).

C’est également une scène terriblement anonyme : la personne tenant  (fermement) sa brosse est coupée à hauteur du visage. Aucun élément ne personnalise donc la scène. On aurait une personne clairement identifiée, avec un “petit noir” 🙂 derrière que je n’aurais jamais réagi et écrit ce billet.

Par contre, extrême-droite et anonymat ont toujours fait bon… ménage. Chaque peureux, chaque renfrogné, électeur potentiel, peut se retrouver dans cette envie de donner un grand, très grand ((à l’image de l’affiche trimbalée par camion publicitaire : c’était un beau 20m2)), coup de balai, d’avoir enfin le courage de… mais n’est pas obligé de réaliser la scène lui-même, il doit juste la fantasmer comme un avenir possible et proche et, lui l’anonyme, voter facho pour qu’un grand leader lui donne le pouvoir d’oeuvrer au nettoyage tant rêvé (me suis-je fait comprendre ou pas ?).

Aaah l’iconographie d’extrême-droite au service du nettoyage. Ou la volonté d’efficacité publicitaire au service du fascisme ?

PS : à noter encore :  la personne qui tient le balai… est très probablement une femme (hanches, naissance des seins, etc.).

Conseil musical : Les sambassadeurs, Serge Gainsbourg
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La puce à l’orteil

(Oui, oui je sais, je n’ai plus rien écrit depuis plusieurs mois)

Je tentais de distiller il y a quelque temps de cela mon bonheur de courir, de la dose d’endorphine ainsi générée, de la pensée vagabonde, de la sensation de ne pas devoir s’arrêter.

Désireux de retrouver ces menus plaisirs et armé de ma volonté de reprendre le sport sérieusement, j’ai pour la première fois depuis 10 ans couru un beau 10km le long du canal Bruxelles-Charleroi. C’est que le fumeur que je suis redevenu a hâte de retrouver la forme ((et il faut aussi que j’arrête rapidement de cloper)). Mais l’objectif est encore loin d’être réalisé; il ne l’est qu’à 50%, en fait. C’est que je fais partie des quelque 25.000 inscrits aux 20 kilomètres de Bruxelles.

Machine bien huilée (autant qu’un bon vélo de course), les 20 km de Bruxelles bénéficient de dispendieux sponsors : Spa, Mars, mais aussi la banque KBC, l’équipementier Nike, le pétrolier Total, le Ministère de la défense (m’enfin ils vont organiser un ballet aérien à coups de kérozène au-dessus de nos poumons). Et pis il y a la Commission européenne ((pour le vélo on se contente du sponsoring de la Loterie nationale et les pires sont Chiquita et la Dernière Heure)). Et ils ont fait dans le grandiloquent. Chacun des 25.000 participants a en effet reçu une puce électronique à fixer à la chaussure pour comptabiliser son temps automatiquement. Et ladite puce est frappée du logo de la Commission européenne, surmonté d’une petite phrase, toute bête, mais qui me fait gerber : 20 years fall Berlin Wall. C’est que ce libéral de Barroso compte bien mettre à profit 2009 pour célébrer la chute du Mur de Berlin.
C’est à se demander si on voulait vraiment son écroulement, au vu des conséquences du capitalisme. Allez, un exemple. Un autre mur, invisible, a été créé petit à petit par les états membres de l’Union européenne. Et là c’est pour empêcher les gens d’entrer, pas de sortir. Si le Mur de Berlin, aurait fait 1135 morts directs au maximum, ce sont pas moins de 13.767 candidats à l’immigration qui sont morts devant les murailles européennes faites de contrôle de sable du Sahara et d’eau méditerranéenne. Et cela entre 1988 et 2007. Le mur de Berlin a tenu 28 ans. Et la Forteresse Europe ?

Conseil de lecture : 54×13 de Jean-Bernard Pouy où la folle échappée d’un coureur cycliste à la manière d’un polar. Pour comprendre ce que peuvent penser des joggeurs ou cyclistes solitaires.

Conseil musical : “Quand les cigares” de Loïc Lantoine

racolage passif

Allez, je me livre à ce petit exercice lié à un petit plugin statistique : quel est le dernier terme tapé dans un moteur de recherche par un visiteur et le faisant atterrir sur mon blog

Et l’on peut dire qu’Un Homme n’a pas eu le nez fin en proposant des noms de domaine “à poil”. Après les recherches inclassables dont plusieurs suites de chiffres, ce sont les recherches… pornographiques qui arrivent en tête, type “homme à poil”, “maria à poil”, “les filles à poil russe” (sic). Néanmoins, les thèmes que j’aurai le plus travaillés, le politique, et plus particulièrement le domaine syndical, drainent de nombreuses visites, particulièrement sur le travail en équipe, sujet que j’avais couvert.

Beaucoup de recherches ont également pour but la culture et la musique et je continuerai à vous communiquer mes conseils musicaux

Notons aussi que quelques personnes recherchent directement mon blog, l’adresse n’étant pas facile à mémoriser exactement.

Tout cela est visble sur le beau camembert que voici (( certains ne souffrent que trop de ma récente passion pour le tableur Excel))

Enfin, voici quelques exemples de recherches loufoques :

“le kilomètre a poils”
“conseil de consommation westmalle” allez savoir, j’en suis très fier
“cigarette dessiné o clavier ”
“les accords de sans plumes ni poils”
“fleurs michael binche”
“tout à déjà été écrit mais pas par moi”

Jeu d’hiver

Petit quizz pour alimenter les statistiques de visites et de publication de commentaires. A votre avis, quelle est l’utilité de cette barre métallique placée contre une boîte de La Poste rue Haute ?

Nous n’avons pas d’Athènes parabolique

Quinze jours que cela pète de partout en Grèce. Ce n’était déjà pas joyeux avant mais seule l’émeute et la révolte sont visiblement à même de le faire comprendre au reste du monde. Dans plusieurs pays d’Europe, des actions de solidarité ont lieu, de l’attaque de véhicules de police, au blocage d’université en passant par la manifestation pacifique. Et en Belgique ? Pas grand-chose hormis quelques actions sur le campus de l’ULB. Ou plutôt pas grand-chose selon les grands médias. Certes, on ne peut pas parler de mouvements de masse. Mais les escarmouches, en soutien aux jeunes, étudiants et travailleurs grecs, sont nombreuses. Et on en parle à peine. A l’inverse dès qu’un marlouf, un pas de chez nous, crame une voiture à Molenbeek, on s’émotionne, on se congestionne, on se fait fort de ramener l’ordre.

Rappelez-vous, en mars 2005 un reportage de la chaîne de télévision flamande VTM décrivait la commune de Molenbeek comme prête à s’embraser suite à un lancer de cocktail molotov quelques jours auparavant : voir l’article… de La Dernière Heure, le résumé du reportage. Bref un beau déséquilibre médiatique qui est l’occasion de vous communiquer quelques ressources sur les différentes actions de soutien, en Belgique, aux protestations grecques.

Tout d’abord, les brèves du désordre, qui relatent ce type d’information pour tous les pays, y compris la Belgique.

Mais aussi, au plan belge, toutes actions confondues un blog récent, suie et cendres (dont je reprends la photo ci-contre), que je vous invite à  consulter rapidement.

Sans oublier les classiques bellaciao.org, indymedia athènes (pour ceux qui lisent et comprennent le grec). A noter que le site du Secours Rouge diffuse lui aussi des infos à un rythme très régulier

Conseil musical : The Eagles of Death Metal (ne vous en faites pas ce n’est pas brutal 🙂 ) et Chase the Devil

L’Ombre du Z

Petit billet vite fait bien fait

Pour ceux qui veulent savoir ce qui se passe en Grèce, pourquoi les réactions sont si dures face à une police aussi violente, pourquoi les étudiants sont aux avants-postes, je leur conseille de voir où revoir “Z”, film de Costa-Gavras, dont je vous reproduis ici la notice wikipedia. Réalisé en  1968, il montre la montée vers l’Etat policier en Grèce. Pour le reste, gouvernement de droite, génération des salaires à 600€ : plus d’infos dans les prochains jours ((quand je serai de retour du congrès statutaire de mon travail)).

Synopsis

Dans les années 1960, dans un pays du bassin méditerranéen, un député progressiste (Yves Montand) est assassiné. Le juge d’instruction chargé de l’enquête (Jean-Louis Trintignant) met en évidence le rôle du gouvernement, notamment de l’armée et de la police dans cet assassinat.

Présentation du film

Au tout début du film on peut lire : ‘Toute vraisemblance avec des événements réels, des personnes mortes ou vivantes n’est pas le fait du hasard. Elle est VOLONTAIRE’.

Réquisitoire contre la dictature des colonels instaurée à la fin des années 1960 en Grèce (sans que ce pays soit mentionné explicitement), Z est adapté d’un roman de Vassilis Vassilikos, fondé sur un fait réel : l’assassinat du député grec Gregoris Lambrakis en 1963.

Le film pose la problématique du passage de la démocratie au fascisme, au travers notamment des rapports entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif.

C’est le premier volet de la trilogie politique de Costa-Gavras, avant L’Aveu (1970) et État de siège (1973).

C’est lors d’un séjour en Grèce que Costa-Gavras découvre le livre de Vassilis Vassilikos, « Z », retraçant l’assassinat du leader de la gauche, organisé par la police et camouflé en banal accident. Dès son retour, il en écrit le scénario en collaboration avec Jorge Semprún. Ne trouvant pas le financement, il en parle à Eric Schlumberger et Jacques Perrin, qu’il connaissait depuis le film Compartiment tueurs. Pour monter le film, Eric Schlumberger et Jacques Perrin assurent une partie du financement et utilisent leurs contacts, en particulier en Algérie, où le film fut tourné. Par jeu d’amitié et de solidarité, Jean-Louis Trintignant accepta un faible cachet et Yves Montand accepta de jouer en participation.

La musique de ce film a été composée par le compositeur grec Mikis Theodorakis. En réponse à Costa-Gavras, qui lui fit demander durant sa détention pendant la dictature des colonels, d’écrire la musique de son film, il lui fit passer ce mot : « Prends ce que tu veux dans mon œuvre. »[1]

Le film a été un tel succès à travers le monde que les spectateurs applaudissaient à la fin des séances.

Le film a été récompensé par le « Prix du Jury » à Cannes, l’Oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur montage.

Les gauches unis

Aujourd’hui fut une journée rigolote.

Il y avait un je ne sais quoi de terriblement gauche et maladroit dans l’air.

D’abord avec Ségolène, dont les partisans menaçaient de manifester aujourd’hui. Non pas que la France ait remporté une deuxième fois la Coupe du Monde de football (parce que c’est bien la probabilité la plus élevée de les y voir); non pas que la crise économique frappe à la porte tel un huissier armé d’un avis de saisie du mobilier de chez Casa; non pas que les restrictions des libertés fondamentales menacent tels des juristes de Clearstream ou des policiers vichyssois; non pas que l’hypermédiatisation du nanoprésident, la répression dans les banlieues, la fascisation des esprits, les attaques du patronat,…. Non, non! il fallait manifester devant le PS pour faire revoter. Ego-lène victime d’une infamie, d’une injustice et plaidant pour plus de transparence. Aaah du beau spectacle.

Moi, j’aime bien me  réveiller avec des nouvelles comme ça. Toutes nues. Qui lèvent un coin du voile bien pudique de notre particratie.

Mais elle en a encore pour longtemps la particratie.

Parce qu’après avoir bien rigolé durant toute ma journée de travail, j’ai découvert en rentrant que l’émission de La Première radio Face à l’Info était consacrée à : La gauche européenne se recompose ? (que je vous mets en conseil très… musical). Et au lu du titre, nul ne pouvait prévoir qu’ils parleraient… des blogs. N’importe quoi.  Mais le plus amusant fut sans doute d’apprendre quels étaient les grands débatteurs prévus. Si ce n’est le fait que Pierre Eyben y avait sa place, écouter ce calottin-PS de Gregor Chapelle avait de quoi surprendre, surtout en ce jour de marche blanche pour sauver le Parti Socialiste français et la transparence du vote. Entre autres parce que l’intéressé s’est aussi bien perdu dans les déchirements entre tendances à la Fédération des Etudiants Francophones (voir surtout la page 25 de ce document pdf), ou encore qu’il évoque le renouveau dans un bouquin préfacé par Laurette Onkelinx. Je vous laisse le plaisir de prendre connaissance de l’émission et vous la place en bas de ce blog. Elle est également disponible via le podcast de La Première.

Moi j’aime bien me coucher en rigolant.

Et je ne vous parle pas de la diffusion prévue d’un tract tout aussi décalé du Bloc Marxiste-Léniste aux travailleurs en grève devant les portes d’UCB :-). Je dormirai bien cette nuit.

Hé valley ! Rastrein(-te)

Pour ce retour sur le blog après une trop longue interruption du serveur militant (à force de laisser traîner des gremlins à côté de la bouilloire électrique, faut pas s’étonner qu’ils bousillent le matos informatique.), pour ce retour, donc, je voudrais évoquer le système des astreintes.

1. Que se passe-t-il ?

Ces dernières semaines, de nombreux secteurs professionnels, dans toutes les régions du pays auront été touchés par des grèves : le groupe Beaulieu dans le secteur textile, Ikea et Carrefour dans la grande distribution, Cytec et UCB pour la chimie / pharmacie, et une kyrielle d’opérateurs de distribution d’électricité.

Fort bien, des travailleurs défendent leurs droits. Moins positif, ces conflits fort médiatisés ont dépassé le cadre d’une opposition travailleurs-employeurs : la justice a été appelée à la rescousse par les directions et des astreintes ont été prononcées à l’encontre des grévistes.

Le droit de grève, nous le respectons, mais à la condition qu’il n’entrave pas le droit au travail disent-elles en somme. Et de recourir aux huissiers pour faire appliquer ce prétendu ((Le droit au travail est avant tout destiné à procurer le droit à tous de travailler ainsi qu’à bénéficier d’une couverture financière, le chômage, si ce n’est pas le cas Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage (art. 21 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme).)) droit au travail. Généralement, les directions passent par une requête unilatérale devant le tribunal de première instance ((quelques explications sur la structure et la procédure juridiques ici en note de bas de page)) et invoquent pêle-mêle leur droit à la liberté de travailler (elles, elles ne sont pas grévistes), leur droit à la propriété et aux valeurs qu’elles en tirent. Médiatiquement, les employeurs défendront plutôt le droit des non-grévistes à travailler ou des clients à faire leurs courses ((Voir par exemple ce qu’en dit le porte-parole de Carrefour “Waneer klanten en werknemers verhinderd worden de winkel binnen te gaan, moeten we ingrijpen”; soit “quand des clients ou des travailleurs sont empêchés d’entrer dans le magasin, nous devons intervenir”. Het Laatste Nieuws, “Personeel Ikea en Carrefour staakt”12/11/2008)). En substance, on peut faire grève mais sans gêner la bonne marche de la boutique : pas de piquet bloquant l’entrée aux non-grévistes ou entravant les livraisons, possibilité de recruter des sous-traitants pour remplacer les grévistes, etc. Toutes barrières que, pour leur part, les travailleurs grévistes utilisent pour peser économiquement sur l’entreprise et rappeler que ce sont eux les producteurs de richesse.

2. Oui mais les travailleurs non-grévistes ont “droit au travail”, quand-même ?

Oui, et non. Organisations syndicales et justice fonctionnent à deux niveaux différents, au détriment de ces premières. La justice évoque trop souvent le droit individuel à travailler, les syndicats privilégient l’aspect collectif lié à la défense des travailleurs. Ainsi, si la grève est votée en assemblée générale du personnel, parfois avec une majorité spéciale, elle devrait s’appliquer à tous, y compris à ceux qui ne veulent pas faire grève. A l’inverse, quand la grève n’est pas décidée ou que les travailleurs optent pour une reprise du travail, tous retournent au boulot, d’accord ou pas d’accord. Le constat est facile : directions et cadres supérieurs iront en justice pour pouvoir travailler et faire travailler les salariés qui le “souhaitent”. En pratique, ils veulent moins défendre le droit de leur personnel, que faire tourner leur entreprise, ne fut-ce qu’au ralenti, et continuer à engranger des rentrées financières.

3. Et on ne peut pas faire grève sans bloquer l’entreprise ?

En théorie, oui. En pratique c’est bien plus complexe. Soit 100% des travailleurs font grève, et même dans ce cas, les cadres sont réquisitionnés tandis qu’on leur adjoint des sous-traitants (ce fut le cas début octobre chez Cytec), soit ils trouvent des situations créatives qui minent la réputation de l’entreprise ou l’empêchent de tourner à plein régime : par exemple si parmi la majorité de grévistes, un service est particulièrement dur, se met complètement en grève et est difficile à remplacer. Une entreprise peut être paralysée faute de service informatique, la RTBF faute de cameramen, une raffinerie faute de personnel de contrôle. Mais ces cas sont isolés et aboutissent finalement au même  résultat : priver l’exploitation de recettes en s’en privant soi-même.

Et pour rappel, la procédure de concertation sociale est telle en Belgique, qu’un conflit se traduit en grève après de très nombreuses négociations infructueuses.

4. Pourquoi autant de recours à la justice maintenant ?

La volonté de balisage du droit de grève et de recours à la justice ne datent pas d’hier. J’en trouve déjà une trace en… 1949 ((P. SEGHERS, “Législation sociale. Projet de lois sur la suspension du contrat de louage en cas de grève”, Bulletin Social des Industriels, n° 156, avril 1949, p.168)), en plein élaboration du système de concertation sociale.
Mais d’après les auteurs ecolo-agalev d’une proposition de loi ((
Pdf : Proposition de loi modifiant l’article 1385bis du Code judiciaire en vue d’interdire l’application d’astreintes lors de contestations qui résultent de conflits collectifs du travail)), il faut attendre la mi-2001 pour que les astreintes soient réellement demandées.

Auparavant “simple” outil de pression, de chantage, les astreintes ne servaient qu’à forcer la décision dans un sens plutôt qu’un autre. Désormais, elles contribuent également à mettre les travailleurs sur la paille. Mille euros pour un jour de piquet lorsque l’on gagne 1500 euros net représentent une fortune.

La tendance à  restreindre judiciairement un droit de grève mal défini en Belgique, si elle est bien plus ancienne que l’on ne peut le penser, connaît néanmoins une aggravation certaine.
Des cabinets spécialisés, comme le cabinet Claeys et Engels, proposent aux employeurs de les débarrasser rapidement de ces importuns (voir cet article très intéressant de Marco van Hees, paru dans Solidaire ). Des astreintes sont demandées avant-même qu’une action ait lieu (donc sans acte concret), comme chez Carrefour, etc.  Les montants demandés sont disproportionnés. Il est certain que les négociations qui ont commencé lundi en vue de rechercher un accord interprofessionnel ((càd un accord entre syndicats et patronat, valable pour toutes les entreprises du pays durant deux ans, qui définit notamment, côté syndical des augmentations salariales, des droits à la formation, les conditions de pré-pension, etc., mais aussi, coté patronal des diminutions de cotisations pour les entreprises, des systèmes d’indexation des salaires défavorables, etc.)) ont amené le patronat à mettre la pression sur les travailleurs et à les décourager de faire grève au mois de décembre en cas d’échec momentané ou définitif des négociations. Les astreintes “proactives” ne sont donc que le reflet de l’attaque précoce des employeurs.

5. Réaction dans les milieux syndicaux.

Au-delà des protestations de la hiérarchie syndicale, et au-delà des ficelles juridiques pour s’opposer aux huissiers aux astreintes, d’autres mesures sont envisagées. Je voudrais vous en évoquer une en particulier. Un appel à signatures a été émis à l’initiative des délégations syndicales de la raffinerie Total et de l’entreprise Agfa-Gevaert, à Anvers.  Une énième pétition, c’est sûr. Vous pouvez la signer à titre individuel mais également en tant que délégation syndicale (150 ont déjà signé). Et c’est sans doute là que se situe l’intérêt du projet : les délégations signataires pourraient par la suite entrer en contact et réagir de concert si un huissier venait à pointer le bout de son nez dès la prochaine grève. Ce n’est pas une garantie, mais sait-on jamais…

Vous pourrez trouver toute l’information via ce blog : http://www.bloggen.be/syndicalevrijheden. Attention, le français n’est pas de la meilleure qualité.

Conseil musical : Bauhaus et In Fear of Fear

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