Toi aussi, explose ton pauvre

Ecoutez d’abord ce billet monté* extrait du journal parlé de ce matin sur La Première radio.

1. On se souviendra que cette mesure est censée nous prémunir d’attentats à l’explosif liquide comme celui qui aurait été déjoué en août 2006 en Grande-Bretagne. A présent, si on comprend bien la fin du billet, les liquides conditionnés dans des emballages non ouverts sont distribués aux pauvres, tandis que les conditionnements ouverts sont jetés. De deux choses l’une :

– soit les terroristes sont cons et pour foutre de la nitro dans une canette, ils ouvrent vulgairement celle-ci et font semblant de boire au check-in de l’aéroport. Pas question de refaire le scellé d’une bouteille de coca en plastique ou de faire une injection à la seringue. il s’est cassé la nénette a trouver un système d’attentat ingénieux et un tant soit peu original, à faire des repérages, à se procurer des faux passeports, à jouer à Flight Simulator ou à l’apprenti sorcier, mais mettre un peu de pattex après avoir ouvert la bouteille de coca, ça c’est trop compliqué pour lui, estime la sécurité. C’est vraiment bête un terroriste.

– soit, tandis que les agents de sécurité se torchent la gueule au Cointreau (ce qui expliquerait leur douteuse gestion du risque), on se contrefout de la bonne santé des pauvres en leur fourguant des boissons susceptibles de leur péter à la gueule sitôt ouvertes. Dégoupiller une Maes ne sera plus un geste anodin chez les SDF. Il faudra sans doute compter jusqu’à trois avant de la lancer et bien se boucher les oreilles.

2. A tout hasard, je vous suggère de taper les requêtes dans google.be : terrorisme avion explosif liquide août 2006. De deux choses l’une 🙂 :

– soit les altermondialistes sont très doués en référencement google;

– soit cette mesure d’interdiction des liquides est tellement insensée et son fondement une belle opération d’intoxication qu’il n’y a plus aucune autorité publique pour oser aborder le sujet.

Et je vous laisse méditer sur l’intelligence journalistique.

* Vocabulaire journalistique billet monté (ou mixte) : sujet composé d’une ou plusieurs interviews et des commentaires du journaliste

Jean-Pierre Président !!!

La nouvelle est d’importance : le 11 juillet après la fête flamande, on pourra encore rigoler dans la soirée avec le folklore socialiste communautaire

BRUXELLES 27/06 (BELGA) = L’ancien député permanent PS
Jean-Pierre De Clercq a annoncé mercredi qu’il posait sa candidature à la
présidence du PS.
Dans sa lettre de candidature, il précise notamment qu’il réunit
les conditions requises étant membre du Comité fédéral de Charleroi et
membre du PS depuis le 21 mars 1968. Il ajoute qu’il s’engage à respecter
les statuts du parti, le règlement électoral élaboré et adopté par le
Collège des secrétaires fédéraux, la Charte du militant et la Charte du
mandataire.

Bon dans les éventuels commentaires plus bas, je vous suggère de mentionner les soutiens potentiels à la candidature de De Clercq, tiens.

Ne manque plus qu’à demander la réhabilitation de Willy Burgeon.

Allez, je crée un comité de soutien ce week-end 🙂

<EDIT> Arf, j’oubliais le conseil musical. Je me souviens vous avoir parlé de Kent (ex de Starshooter, groupe rock français des années septante, préfigurant le rock alternatif).

Voici donc un morceau tout à fait approprié à Jean-Pierre : Les vraies gens

</EDIT>

Ca y est

Il était temps : la pétition de la médiathèque (voir post juste en-dessous) peut enfin être signée en ligne.

C’est ICI

La médiathèque est en danger

Entre 14 et 18 ans, tous les samedis matin, je me rendais devant le bureau de poste de Jodoigne. Un grand camion jaune faisait office de boîte à musique géante. C’est grâce à lui que j’ai pu échapper aux sirènes de “Dix qu’on aime” et découvrir une autre musique, ou plutôt des autres musiques puisque l’explosion des genres et des classements est à la mode.

C’est bien le Discobus qui m’a permis d’écouter mes premiers Bob Marley, de passer en boucle One Foot in The Grave de Beck, de perpétuer l’esprit punk en enregistrant The Exploited ou U.K. Subs, sur de vieilles cassettes pourries*, lui qui a amené dans ma campagne profonde Bérurier Noir, Assassin, IAM, NTM, Naughty By Nature, Banlieue Rouge, Ice-T et Bodycount, Molodoï, Public Enemy ou comment découvrir les odeurs de brûlé des lointaines banlieues, habitué qu’on est aux puanteurs du lisier.

Arrivé plus tard à Bruxelles, j’ai ensuite fréquenté la médiathèque de l’ULB, puis celle du Passage 44. Je me suis découvert des sympathies pour la techno, le jazz, l’électro-clash, l’asian underground, l’afro-beat, la musique arabe, le funk, le blues, la trip-hop, ai réécouté mes classiques du rock, suis devenu fan de Polly Jean, Jimi, Patti, Neil, Iggy, me suis égaré à maintes reprises dans ses rayons. Et n’en suis toujours pas revenu…

Si je vous envoie plein d’infos pour des concerts, que je râle sur le public du Bota, que je trépigne à l’avance à l’idée de voir le P-Funk, que je trépigne quand je vois !!! (chk chk chk), que j’espère trépigner pour Patti Smith après-demain, que je vous donne prétentieusement des “conseils musicaux” agrémentés d’une possibilité d’écoute, je le dois à la Médiathèque. Enfin, la Médiathèque vous évite aussi de me voir devenir monomaniaque de Vive la Fête 🙂

Aujourd’hui, la Médiathèque est en danger. Son personnel aussi, son patrimoine de même. De fait, c’est l’accès à la culture pour tous qui est remis en question. A la Médiathèque, chaque artiste est mis sur un pied d’égalité avec les autres, des inconnus bénéficient ponctuellement d’un éclairage thématique, les médiathéquaires sont disponibles pour nous conseiller, l’inscription est à perpète, le moindre bled a accès à un Discobus. C’est finalement l’inverse de ce qui devient “le marché musical” internet, pourtant son principal concurrent.

Aujourd’hui, il y a une première chose à faire. Je déteste les pétitions, mais le secteur non-marchand dont je fais partie n’a pas encore mis les scouts en grève. Alors, une pétition c’est déjà beaucoup, pour une fois.

Vous pouvez la signer ici ou dans toutes les médiathèques de la Communauté française.

* Oui, je sais qu’on ne peut pas

Et donc le conseil musical est ce qui fut une de mes premières découvertes via le Discobus. Punk ou rap, j’ai opté pour vous filer un bon titre punk bien méchant, bien basique : The Exploited avec Fuck the USA :


Un peu…

Hier soir. Me sentir bien. Rouler un joint. Ecouter Giorgio Gaber sur le balcon. Paroles originales en main. Goûter le vent chaud. Ne plus écouter. Penser à l’Italie. Et penser… Sourire. Allumer le cône.

Ce matin. Me réveiller. Me lever. M’étirer. Boire une gorgée d’eau. Sortir le Lavazza, préparer la moka. Dire bonjour au chat. Constater qu’il fait toujours beau. Sortir à moitié éveillé. Passer par le marché. Sourire aux vraies gens*. Aller chercher La Repubblica. Ne pas la lire vraiment dans la file des croissants. Rentrer. Couper la messe, brancher Classic 21 pour la spéciale Rolling Stones.

Se dire qu’on a suffisament démontré son cynisme que pour pouvoir écrire ça de temps en temps.

* sera le prochain conseil musical

Mettre Georgio Gaber en conseil musical parce que Melissa ne connaît pas.