Hier soir. Me sentir bien. Rouler un joint. Ecouter Giorgio Gaber sur le balcon. Paroles originales en main. Goûter le vent chaud. Ne plus écouter. Penser à l’Italie. Et penser… Sourire. Allumer le cône.
Ce matin. Me réveiller. Me lever. M’étirer. Boire une gorgée d’eau. Sortir le Lavazza, préparer la moka. Dire bonjour au chat. Constater qu’il fait toujours beau. Sortir à moitié éveillé. Passer par le marché. Sourire aux vraies gens*. Aller chercher La Repubblica. Ne pas la lire vraiment dans la file des croissants. Rentrer. Couper la messe, brancher Classic 21 pour la spéciale Rolling Stones.
Se dire qu’on a suffisament démontré son cynisme que pour pouvoir écrire ça de temps en temps.
(il y a 15 jours, un samedi, en mon for intérieur) C’est qui tous ces rappeurs à la con ? C’est nul, Sniper. Et Booba, alors
Bouba, Bouba, mon petit ourson entonne Madeleine. Ah non c’est pas ça, s’exclame-t-elle*
Madeleine, c’est la directrice de Samarcande. Soit une AMO (service d’Aide en Milieu Ouvert) qui bosse avec des gosses (je ne mets pas “sales” ou “chieurs de”, devant : cela va de soi) dont Reda, Farid, Anouar, Pierre, Toufik**, notamment pour bricoler des émissions radio sur Campus ***. Et ils savent y faire ; de la prise de son au montage, en passant par l’interview.
Samedi dernier, en compagnie de Pauline, radio-éducatrice (?) de Samarcande, j’étais en face d’eux. Pour la première fois, je voyais des jeunes à l’état sauvage. Objectif : leur décrire une semaine d’activités antisécuritaire (dont je tairai le stupide nom, digne d’une trouvaille d’attaché de presse de José Happart), y demander leur adhésion et leur participation.
Putaaaaaain. Je suis en train d’écouter Sonic Youth en charentaises, là (moi, constat effrayé il y a 15 jours)
Mais qu’est-ce que j’allais pouvoir leur raconter ? Veni vidi vici, c’était pas gagné. Comment peut-on expliquer, ou plutôt faire prendre conscience (parce que bien sûr j’ai raison) et à débattre, sans imposer, sans manipuler. Comment éviter les termes corrélation, dichotomie, capital culturel (non, je ne parle pas de Mons), rhizome et arriver à un résultat ? Donc qu’ils soient d’accord ou adoptent au moins une position de gauche.
A propos des students de l’ULB : Les mentalités ont changé, dis (WF, il y a un mois au Gauguin)
C’est sûr que le quartier devient de plus en plus bourge. Même le café de l’université est devenu sélect (moi, qui lui réponds).
Moi j’ai connu la chope à 8 francs au TD, hein (SP, rescapé)
Ouais, je vais à A’dam mais je ramène rien, j’ai pas envie de stresser dans le train (GB, hier)
Bref, toutes ces interrogations pour décrire un machin qui s’appelle Plate-forme Globale Jeunesse, association pour l’instant ponctuelle de pros du secteur, euh non des secteurs, aide à la jeunesse et politique socioculturelle de jeunesse elle-même entre autre divisées en sous-secteurs centres de jeunes et organisations de jeunesse. Vous voyez que c’est pas simple. Bon, c’est là que j’ai constaté qu’on peut être jeune et de gauche sans que des adultes passent avant pour faire de grands discours. Le jeune est naturellement bon et intelligent.
C’est qu’en effet ils connaissaient tout ça, les djeunes : z’avaient déjà été voir du bon côté des barreaux à quoi ressemblait un IPPJ, avaient réalisé une émission radio sur les liens écoles-police que si la Plante verte et Un Homme vous en avaient pas parlé là, et là, vous ne seriez sans doute pas au courant (plus d’infos ici).
Moi c’est clair que je la sens mon horloge biologique (AB de temps en temps)
Putain, il y a inflation de bébés à Saint-Gilles (WF ponctuellement)
Donc, moi qui en étais à songer devant mon miroir :
ma peau commence à être marquée, je dois sans doute vieillir,
voilà qu’une bande de jeunes me réinjecte une dose de Rétinol Roc, soin anti-âges. de la part d’être humains qui n’écoutent peut-être pas encore Sonic Youth mais se passent en tout cas très bien de pantoufles, vont en Hollande pour des raisons autres que touristiques, se souviennent à peine du franc belge et de son rattachement au mark fort et enfin, pensent que l’horloge biologique c’est une Swatch en métal recyclé à partir de cannettes… Ca fait du bien.
Ben on voulait aussi voir Aka Moon, mais la voiture était déjà garée alors c’était pas possible (WF il y a une semaine).
Non, mais c’est vrai en plus (la même, qui insiste)
Ouais, c’est pas encore gagné.
*en fait si, c’est malheureusement ça
** désolé pour les prénoms mal orthographiés, ceux que j’oublie, etc.
*** Samarc’Onde le mercredi 14h-15h
Conseil musical : bon j’ai découvert les petits lecteurs flash qui permettent d’écouter directement, donc je vous re-conseille Peter Licht
Gerader Weg :
J’avais envie d’écrire, j’ai envie d’écrire. Et j’espère que j’aurai encore envie dans 15 jours.
Mais écrire uniquement pour soi me paraît difficile à concevoir. On écrit seulement pour un soi ultérieur. Quand je serai vieux, que j’aurai perdu mes illusions militantes, mes amours et mes abdos, je les retrouverai quelque part. C’est ça le principe du carnet ou du journal intime comme on dit. Ca me tentait moyen.
Donc, il faut écrire pour les autres tout en ayant envie d’écrire. Donc pour son plaisir aussi. Mais ça ne peut pas être un carnet “intime” (quelqu’un a un autre mot ?). Vous m’imaginez déjà, tout en utilisant un ton de confidence de bon aloi : il faut absolument que je travaille mes abdos aujourd’hui. Depuis qu’il pleut, je ne fais plus de sport et ça ne va plus. Que me conseillez-vous les amis? Je suis désespéré. N’existe-t-il pas un site qui fasse les abdos à notre place ?
Mais je n’aime pas non plus mentir (sauf par omission) : donc je ne peux ni vous dire que mes abdos vont bien (mensonge) ni qu’ils vont mal (confidence). Mais ceci est vraiment une fiction comme dirait la
En fait, mes abdos vont très bien merci. Mais soit, le but de ce premier texte? message ? post? chronique ? ouvrage en vente dans les bonnes librairies ?, ce n’est pas l’évolution de mes abdominaux à travers les âges.
J’essaie juste d’expliquer la démarche. Et ce n’est pas simple. Résumons, donc. Ce blog est :
– égoïste parce que j’y écris pour mon plaisir (je sens que les philosophes et autres linguistes vont me casser les burnes sur la confusion entre plaisir et égoïsme);
– pléonasmique parce qu’un blog qui n’est pas fait avec un certain fond d’égoïsme, ça n’existe pas. Ou alors on parle juste de site internet raté converti en blog parce que c’est plus simple d’être bordélique et que l’html, php, css et autres machins, on ne maîtrise pas (moi je commence à apprendre).
Donc au vu des “je”, “moi” et “mes abdos sont en béton” présents dans ce premier texte? message ? post? chronique ? ouvrage en vente dans les bonnes librairies ?, le présent blog est baptisé egoist pleonasmic blog et pis voilà (je n’en ai pas marre d’écrire, je n’en ai pas marre d’écrire, je n’en ai pas marre d’écrire, je n’en ai pas marre d’écrire).
NB 1 : plus de construction de ce site (ah non, on dit blog) aux environs de la fin décembre.
NB 2 : non, précisément, je n’y mettrai pas de sapins avec guirlande clignotante en gif animé à la fin décembre.