Entre suicide et profanation, j’ai choisi


Très vite. Mini-zapping ce mercredi 21 février : je n’ai pas la télédistribution, la tendinite est exclue. Entre Télé-Bruxelles et La Une désespérément brouillée – mais c’est pas grave le même JT passe sur La Deux en version sourds – on a vite fait le tour.

19h50, scandale. Des vandales ont “saccagé” le calvaire de Veaux sous Chèvremont. Un véritable “acharnement au marqueur indélébile” expliquera la journaliste. Fallait la trouver celle-là. Hier soir une copine et moi avons regardé un mauvais mais amusant remake de La nuit des morts vivants et ça ne s’entretuait pas aux Crayolla.Pour revenir à une description plus terre-à-terre, on voit quelques signes satanistes, une croix gammée et enfin… une bite. Tout ça au stiff noir. Grosso modo, il s’agit probablement de deux trois mômes qui ne tiennent pas la Jupiler et s’ennuyaient ferme dans leur bled. Putain le scoop!

Un acte aussi grave méritait bien l’interview : d’un criminologue; de la présidente de la Fabrique d’Eglise; des amis de Chèvremont. Rien que ça. Manque plus qu’Armand Dedecker exigeant qu’on envoie les jeunes à l’armée, là où ils ne feront pas de bétises. C’est vrai que là, si on boit des Pécheresse, Mort Subite, Lucifer, Satan, et autres Duvel, on n’écrit pas des 666 partout. Quand on sait pas compter jusque 10, c’est naturel. Mais je m’égare. Sans… transition revenons donc à la conclusion de Madame Fabrique d’Eglise : “On ne peut pas les laisser faire tout le temps”. Juste le 1er samedi du mois, alors ?

Et puis retour sur François De Brigode, changeant de sujet (de mémoire, hein) : “enfin, il n’y a peut-être pas de lien mais l’antenne du PTB à Herstal a été recouverte de croix gammées”. Voilà, c’est dit. Passons à autre chose. Bon, les gamins qui commettent de “dangereux” délits c’est à la mode, les crimes politiques, c’est un peu désuet et de toute façon le PTB, hein. Si ça se trouve, ils ont été tagguer eux-mêmes leur façade, s’est-il peut-être dit en réunion de rédaction.

Bon petit espoir puisque directement après ça, zapping sur Télé-Bruxelles : Mateo Alaluf, professeur de sociologie du travail à l’ULB désormais célèbre puisqu’il a sa notice sur wikipedia (vous n’espériez pas non plus qu’il allait avoir son profil myspace !?), était interviewé sur la restructuration de VW Forest et le suicide sur le lieu de travail. Aaaaaaaaah ça c’est mieux. Vive les télés locales.

Conseil musical : Euh peut-être pour le hérisson révolutionnaire s’il ne s’y est pas encore mis : Insensatez par Antonio Carlos Jobim. Sinon, continuez à écouter Peter Licht. Bon c’est un peu bizarre de gueuler (je ne chante pas, moi) “Vorbei, vorbei, vorbei… vorbei, vor-bei” ou de tenter de fredonner Das Absolüte Glück, mais ça vaut le coup. Voici un lien explicatif en français ici

Mon Aufklärung

Cela a sans doute commencé le 6 mai 2006. Ce soir-là, sous un châpiteau installé au Botanique, Hallo Kosmo*, Das Bierbeben et T. Raumschmiere devaient se succéder pour préparer la venue de Vitalic. Si ce n’est Vitalic, que je m’apprêtais très fébrilement à revoir, je ne connaissais pas réellement les groupes amenés à chanter, comme leur nom le laisse entendre, en allemand.

Pour moi, la musique teutonne se résumait à Meat Loaf, The Scorpions, quelques obscurs groupes (post-)punks (Feeling B**, par exemple) et, pour sauver l’honneur germain, à Einstürzende Neubauten et Kraftwerk (profond respect mais inaudible à mes oreilles). J’oubliais : Nena et ses 99 Luftballons. Et puis, l’allemand imaginais-je, avais déjà somatisé et traumatisé, c’est moche. C’est sûr que quand tu entends les méchants Allemands dans les films de guerre américains doublés en français (ils gardent leur accent de salauds) ou dans les comédies du style 7è Compagnie, ça donne pas envie d’écouter leurs chansons. Mon cerveau avait donc imprimé que les mélodies Outre-Rhin se résumaient à de l’électro minimaliste emmerdante, du hard rock passé de mode depuis bien longtemps et enfin des lieder munichois réactionnaires pour racistes aryens en culotte de peau. Seuls résistaient quelques punks qui n’avaient même plus le Chaostage pour s’exprimer et s’approchaient petit à petit du (ca-)niveau politique de Joey Ramone. Seul comptait donc Vitalic.


Das Bierbeben

Cela a été une surprise. Energie électro-punk avec T. Raumschmiere, rendant le pogo obligatoire, mais aussi et surtout une langue en harmonie avec la musique de Das Bierbeben et de Hallo Kosmo. Heureusement. Parce que si on ne comprend pas la langue il reste à espérer que celle-ci puisse se marier avec la musique. Pas comme le rap en italien ou le métal en flamand (et d’expérience, le métal flamand sonne encore mieux que le rap italien) . Et l’harmonie que j’évoque représente tout autre chose que ein zwei polizei. Au contraire, disons que douceur et lascivité s’en dégageaient, accompagnées d’une sorte de résistance passive et pacifiste. Mais le mieux est sans doute de les écouter, parce que j’ai le sentiment d’évoquer Bob Dylan . Allez, donc voir les divers liens de ce texte.

Depuis, j’ai revu Gegen Die Wand (par Fatih Akin) et Dog Days (Hundstage en VO; autrichien, celui-là. Par Ulrich Seidl). J’ai lu en quelques semaines une très mauvaise*** histoire de l’Allemagne de la Germanie à nos jours et vais commencer un deuxième bouquin sur le 20è siècle allemand. Je suis en train de regarder avec délectation la série / film Heimat : Eine deutsche Chronik (par Edgar Reitz et Peter Steinbach).

Pour suivre, je me demande comment trouver quelques contacts pour m’organiser un mini-trip berlinois avant le mois de juin (des gens intéressés ?). Et enfin, je viens de découvrir un autre machin allemand. J’adore et comprend même où le gars veut en venir. Avec un album intitulé Lieder Vom Ende Des Kapitalismus, quoi de plus normal. Peter Licht est donc mon conseil musical du moment.

* A noter que Hallo Kosmo vient des Cantons de l’Est, pas d’Allemagne

** Et je découvre à l’instant que deux membres de Feeling B font partie de… Rammstein

*** parce qu’essentiellement institutionnelle et marginalement socio-économique et donc basée sur les “grands” hommes sans prendre en compte la masse des petits. Si on ajoute à cela un anticommunisme très primaire :
– mettant extrêmes droite et gauche sur le même pied, particulièrement lors de la période 1918-1930, soit la montée du nazisme;
– évoquant, pour l’après guerre, les positions géostratégiques de l’URSS avec un soupçon de dégoût mais sans que cela ne soit jamais reproché aux Américains;
– mentionnant que les membres de la RAF première formule SE SONT suicidés,
l’avoir terminé relève de l’exploit. Donc, je ne vous recommande absolument pas cet auteur qu’est Henry Bogdan

Bruxelles, cité ardente

Après les soirées Bota@AB et AB@Bota, centres culturels bruxellois des communautés française et flamande, le temps était venu de rattacher enfin Liège à Bruxelles. Si l’occasion fait bel et bien le larron,   le prétexte d’une fête de plus était cette fois très valable. Parce qu’un haut lieu musical liégeois fêtait ses 10 ans :

La Soundstation !

Soirée dantesque qui, si elle débuta en douceur musicalement avec Adrian Bouldt (bof)   monta immédiatement en puissance du point de vue éthylique. Liège oblige, l’entrée était accompagnée d’un péquet gratuit (mais depuis son rachat brésilien et ses licenciements collectifs, Jupiler ne doit plus être fort appréciée).

Deuxième escale au bar, Marie Arena s’entretient avec Jacques De Pierpont, j’hésite à lui dire qu’elle peut se carrer sa circulaire PLP 41 école / police où je pense* (cet astérisque est important). Et qu’il faudra un jour que j’aille trouver De Pierpont pour lui dire en substance : “J’aime beaucoup ce que vous faites, je n’écoute plus ce que vous passez à la radio, mais je sais que ça reste une émission importante pour plein de p’tits jeunes et continuez votre boulot, trouvez un bon successeur quand vous prendrez votre pension, etc.” Bon. Je n’ai  fait ni l’un ni l’autre.

Retour vers la salle où après croisement des informations, je crois croiser une myspacienne. C’était le cas. Delphine,  Guéric et moi nous rasseyions sagement sur nos confortables fauteuils rouges de type design pseudo créatif que ne renierait pas Di Rupo ou l’architecte intérieur d’Arena pour la salle d’attente de son cabinet, précisément. Juste le temps de reprendre une bière et d’aller au devant de la scène découvrir All is Pretty / Tout est Joli** que je vous invite tous à écouter dans les plus brefs délais. Groupe minimaliste à la composition évolutive avec grosse caisse flûte, synthé, violon, selon les humeurs. Un vague côté Alain Bashung et Patrick Coutin mélangés pour les paroles. De la poésie d’écorché. Des sonorités douces amères (ben oui : violon et grosse caisse). C’est vous dire si après ça, un petit joint aurait fait l’affaire. Oh mais quelle coïncidence ! Que sens-je dans ma poche droite ? Ben rien, je l’ai déjà donnée à Guéric. Assis sur le parvis de l’église un peu plus loin sur la chaussée, exposés à la vue du moindre flic qui passe. Mais je m’en foutais un peu des flics, bien au contraire : ça me rappellait quelques souvenirs de  rébellion facile et tranquille, de fumette en cachette, de parano-flic du temps où nous étions mineurs d’âge et que, s’il n’y avait pas d’opérations commandos comme maintenant***, se faire piquer pouvait avoir des conséquences teribles pour le devenir de l’humanité : parents avertis, menace de casier judiciaire et test-pipi toutes les trois semaines. Par contre, une qui les aimait bien les policiers, c’était Delphine. Parce qu’à hurler des bonjours aux trois quarts des passants, accompagnés de grands gestes des deux mains pour le quart restant, ils auraient pu débarquer à tout moment, les employés de la maréechaussée. Il était temps de retourner dans la salle, retrouver les accents contrastés de Bruxellois pure souche et de Liégeois expatriés, aussi heureux que des Espagnols qui se retrouvent en soirée Erasmus en Islande. Et revoir Superlux, mais en show acoustique cette fois. Différent et… magistral. Si vous les avez ratés, ils se produisent à nouveau au Botanique, le 16 février. Et j’en serai.


(c) soundstation

 

Pôur clôturer en beauté cette première partie, ne manquait plus à l’appel que Miam Monster Miam (pour lequel il y a cette fois… trois liens différents dont un pour son blog : donc googlez un peu). Je me souviens que j’ai beaucoup aimé, que ses chansons sérieuses étaient malgré tout teintées d’ironie, que je ne voyais plus très bien devant moi, que j’ai encore dansé deux heures après notamment sur les Stooges, que je me suis demandé comment ne pas tomber en montant dans le taxi et puis que c’était tout simplement une soirée à refaire et que Liège, j’aime (quand je ne suis pas malade ****).

* cette circulaire vise à mettre des flics dans l’école, non pas pour y prendre les leçons qu’ils n’ont jamais suivies (sinon, il n’y aurait, de fait, plus de policiers) mais pour y faire régner la loi et l’ordre. Une vaste plate-forme d’éducateurs, d’enseignants et de leurs représentants, de grands défenseurs légitimes de la jeunesse, de pêtits défenseurs tout aussi légitimes, s’est constituée et vous invite à signer un appel. Plus d’infos, ici

** attention : deux liens différents : un myspace, un vers leur label.

*** tout de même curieux qu’on confie la lutte contre le décrochage scolaire à des personnes suspectées d’analphabétisme. Oui, je sais j’enfonce un clou facile.

**** post à venir (oui, on dit poste restante en français).

Et je vous conseille : elektrash [makes me sick], que j’ai peut-être écouté ce samedi, mais que je ne suis pas sûr. Et que j’ai de toute façon écouté à plein volume dans mon bureau durant toute cette journée. Leurs mixes sont disponibles en flux continu sur leur site.

Sieg*, j’arrête

* Victoire, en deutsch

Dans  quelques heures, ce sera un mois sans clope.
J’en ai  toujours envie. Le geste (ben oui). Pour sortir du bureau. Ces quelques  minutes de relâche totale. Pauses essentielles.

Maintenant,  ma pause, c’est regarder les travaux par la fenêtre.

En grignotant.  Et  qu’est-ce que je bouffe! Je me suis pesé la semaine  dernière. Eh ben j’ai pris 5 à 6 kg.

C’est vrai  qu’avant de décapsuler sa trappiste, il faudrait un peu plus penser à la  gueule des moines.
C’est vrai  aussi que la journée comporte trois repas et pas quatre + ½ litre de café, du  chocolat, des bonbons sûrs, une banane, un yaourt de 500g, des TUC, une orange,  une trappiste. Plus mon litre de flotte.
C’est vrai  que j’en ai un peu marre de passer mon temps à faire des courses, la cuisine,  la vaisselle et puis d’avoir de nouveau faim et rebelotte.

20 jours,  5/6kg, ça fait 250 à 300 grammes par jour qui ne sont pas éliminés qui restent  quelque part. Ca représente une tablette de Côte d’or aux noisettes.

contenu encore moins essentiel :

à ce propos, je constate que le prix du  chocolat Côte d’Or augmente de manière totalement supérieure à l’inflation. Je  pense que je vais faire une pétition pour que les personnes qui arrêtent de  fumer aient leur Côte d’Or remboursé par la Sécu.

Fin du contenu encore moins essentiel

Bref,  admirez mes abdos en tablette de chocolat et relisez mon post  introductif (<EDIT ou plutôt directement sur Abdokrono : vous constaterez que je suis le Nostradamus de la sangle abdominale . Surtout que je refais du sport depuis une semaine (deuxième résolution annuelle). Premier constat : j’ai mal aux jambes avant de manquer de souffle.

Conseil musical : !!! (prononcez tchik tchik tchik ou pouf pouf pouf ça n’a pas d’importance) : leur album a au moins un nom “louden up now