Atomic Dog

Plus d’écriture depuis un mois et un jour…

Voici donc une réaction tardive* portant sur l’interdiction ou non des chiens dangereux (non, je ne m’appelle pas Olivier Maroy).

Note : je dois encore étoffer ce billet de quelques références

Plus précisément, je voudrais revenir sur tout l’argumentaire développé par les défenseurs des bull terriers, american staff, malibox, et autres molosses. Ce qui frappe, c’est la similitude avec les discours des pro-armes, axés essentiellement sur le principe de responsabilité. Au-delà de l’invasion des fans de gros chiens sur les forums internet, les vétérinaires eux-mêmes reprennent ce principe… irresponsable permettant de justifier tout et n’importe quoi au nom de la liberté individuelle (mon pit-bull, c’est ma liberté).

Dans un article du Soir du 23/05/2007 “Les chiens payent le délit de sale gueule” on peut lire que :

tous les spécialistes regardent (…) ces mesures [visant à interdire les chiens dangereux sur le territoire de certaines communes] comme dépourvues de sens dès lors que le concept même de “race dangereuse” constitue une hérésie scientifique.

Et d’évoquer pêle mêle la sociabilité de l’american pitbul, la réaction émotionnelle vis-à-vis de certaines races de chiens, surmédiatisant celles-ci à la moindre morsure** et enfin un mélange d’études contradictoires pour bien montrer que tous les types de chiens sont dangereux : cocker (mal vu dans les années ’70, labrador (à l’origine de la plus grande part des morsures), Yorskhire (le plus agressif), american staff.

Ce fatras donne l’occasion aux spécialistes qui n’ont pas pu ou pas voulu mener d’études correctes (à une échelle suffisamment répresentative, définition variable de la morsure, sur base de témoignages ou sur base des hospitalisations, tenant compte de la proportion de telle race de chien par rapport à la population canine totale, etc.) de tirer un constat”limpide”. Il n’y a pas de chiens génétiquement dangereux, la faute en incombe donc au maître et à l’environnement du clébard :

Pour les spécialistes [de nouveau eux], la seule solution pertinente passe comme souvent par la responsabilisation des hommes : les maîtres, les éleveurs, les dresseurs,

conclut peu brillamment l’article.

Un flingue n’est donc pas dangereux tant que son détenteur est bien éduqué et ne cure pas les oreilles de ses mouflets avec le canon de l’arme. On peut donc vendre des chiens dressés au mordant tout en étant “sociables” tout comme on peut faire le commerce d’armes, à la détente délicate et au toucher sensuel de la crosse.

Clairement, les pits, autres dérivés ou apparentés ne sont sans doute pas les moins sociables (les Yorshire seraient plus agressifs***). Mais de la même manière, l’achat d’un opinel est légal tandis que se porter acquéreur d’un stock de bazookas ne l’est pas****. Le port de bazookas sur pattes, fussent-ils dotés d’un cran de sûreté/d’une muselière, doit être interdit. Point.

Dernières remarques et similitudes

– Il n’y a pas de “races”dangereuses parce que pas de races identifiables. Pas grave, instaurons des critères de dentition, de puissance de la mâchoire, de garrot, de poids, que sai-je encore, pour définir les chiens potentiellement dangereux. Et s’il faut interdire par mégarde certains labradors obèses parce que gavés par leurs “maîtres”, ça me dérange pas non plus.

– La moindre des choses consisterait aussi à exiger un permis de chien. Pour le bien être du toutou, du maître et de son entourage. Y compris pour les Yorkshires, ces sales bêtes aux poils longs qui font wif, wif, wif ont la trouille des chats et pissent partout.

– Tant qu’à évoquer les clebs, le port de la muselière obligatoire a déjà généré la création de muselières velcro, que l’on peut ôter moyennant un rapide “scraaaaaatch”. En règle avec la loi, vous n’en restez pas moins un caïd, votre american staff retrouvant ses possibilités guerrières très rapidement. Un peu comme le cran de sûreté d’une arme à feu.

* Ou précoce : le sujet fait partie des marronniers médiatiques et revient toujours à la une dès qu’il n’y a ni enfants morts ni chenilles processionnaires ni élections.

** ce qui n’est pas forcément faux. Mais cette surmédiatisation va aussi amener des crétins à vouloir précisément acheter un chien réputé pour sa dangerosité plutôt qu’un autre.

*** Maintenant les fans des Yorshire me tomberont dessus en disant que s’ils sont agressifs c’est à cause du dressage.

**** rendons à César , l’article amenant ma réflexion retient cette comparaison.

Conseil musical : George Clinton et le célèbre Atomic Dog.

Pour la petite histoire Atomic Dog a été samplé par le rappeur Snoop Doggy Dogg et son tube Who Am I / What’s My Name. En fait, il s’agirait plutôt de dire : honteusement pillé

Je vous le mets en écoute aussi :

et vous file quelques références sur Atomic Dog par George Clinton (ici pour la vidéo), sur Snoop , ici, ici et enfin, le clip, amusant

ça vient, ça vient…

… je suis en train d’écrire. Et le pire c’est qu’après un mois d’absence, j’ai tout d’un coup trois billets quasi prêts.

C’est fatal, vu les vacances qui approchent : le conseil musical c’est Claude Nougaro avec Toulouse.