d-homme-age collatéral

(attention c’est très long)

Via le “le saviez-vous” de Un homme, j’ai pu prendre connaissance de quelques réflexions concernant l’état des lieux de l’égalité des genres. Son billet renvoie en effet à quelques réflexions consacrées sur le blog de François Schreuer à la tenue du congrès “paroles d’hommes” et à sa contestation.

1. De quoi s’agit-il ?

Pour résumer, l’auteur débute par les critiques de féministes à l’encontre de ce congrès pour ensuite s’interroger a priori légitimement sur d’éventuelles discriminations à l’encontre des hommes.

En particulier, dit il, et même si nous restons les héritiers d’une civilisation marquée par la domination masculine, je pense qu’il est temps de comprendre (je souligne) que les inégalités de genre ne se font pas toutes au détriment des femmes. Pourquoi les garçons réussissent-ils moins bien à l’école ? Parce qu’ils sont moins intelligents ou parce que le système scolaire les discrimine ? Pourquoi la garde des enfants en cas de divorce va-t-elle plus souvent à la mère qu’au père ? Parce que les hommes sont moins capables que les femmes de s’occuper des enfants ou parce que la paternité conserve une reconnaissance inférieure à la maternité ? Pourquoi y a-t-il une proportion tellement démesurée d’hommes en prisons (8 891 sur 9 279 en 2004 en Belgique) ? Parce que les hommes sont tous des criminels en puissance ou parce que certains d’entre eux restent enfermés dans des schémas culturels valorisant la violence comme mode de résolution des conflits ou comme expression de soi ?

Et de conclure que ces inégalités ne peuvent être ignorées et qu’à ce titre la promotion du masculinisme lui

semble dans l’absolu plutôt (prudence, prudence) une bonne chose, pour autant qu’il se conçoive comme complémentaire et non hostile (ce qui n’aurait aucun sens) au féminisme, pour autant qu’il cherche à remettre en question les identités de genre qui sont souvent trop statiques.

2. Et pourquoi pas ?

Et c’est vrai que d’un premier abord, ces discriminations doivent être combattues, pense-je. Mais, parce qu’il y a en a bien entendu un, de mais, ce type de réflexion me laisse toujours et immédiatement perplexe. Comme un goût métallique dans la bouche dont on ne connaît pas l’origine.

Quelque chose ne va pas. Ce n’est pas la position en elle-même (quoique… j’y reviendrai plus bas) mais plutôt un manque. Comme lorsque Ingrid Bétancourt dénonce les FARC, comme lorsque des militants demandent, lors de l’organisation d’une manifestation contre l’impérialisme américain, particulièrement en Afghanistan, en Palestine, en Irak que l’on se positionne aussi contre l’impérialisme russe en Tchétchénie. Ces positions sont rigoureusement exactes. Seuls quelques indices sémantiques, quelques formulations me signalent un potentiel désaccord. Mais peut-être n’appartenons-nous pas aux mêmes cercles politique et militants.

3. Mais en fait non.

3.1. Comment ça non ?

Peut-on refuser la grandeur d’âme, le courage d’Ingrid Bétancourt face à ces minables marxistes reconvertis en dealers à grande échelle qui étouffent par ailleurs nos enfants de chnouffe. Etre favorable à la guerre en Tchétchénie menée par ces ignobles soldats russes et commanditée par l’infâme Vladimir Poutine, ancien membre du sinistre KGB et, hélas trois fois hélas, digne successeur des anciens dirigeants de l’URSS, ce régime… totalitaire (certains comprendront les points de suspension).

D’une idée en apparence généreuse on dérive facilement vers des conclusions instinctives et imaginaires. Ainsi on sous-entendra ou mieux on fera sous-entendre que la domination masculine n’est plus ou est en voie de disparition, pour en fait totalement l’occulter et de ce fait mieux l’appliquer. C’est ce qu’il apparaît notamment dans un des commentaires sur le blog de François Schreuer :

dès le moment où l’obligation scolaire concerne autant les femmes que les hommes et dès le moment ou on a imposé la parité sur les listes électorales, OUI, les femmes ont l’égalité politique (commentaire par Andros).

Et encore, nous sommes sur un blog à publicité restreinte, et ne tolérant pas les vulgarités ou les commentaires non-pertinents. Voyez plutôt les  réactions à la suite de la publication d’un article de Libération.

3.2. Mais oui, toujours non. Et surtout pour ça

A l’instar de la carence d’infos sur l’histoire de la Colombie, ses paramilitaires, sa guerre civile son inféodation aux Etats-Unis de même que l’omission du déclin de la Russie, de l’hyper-domination états-unienne, de leur lutte, de notre appartenance au monde occidental, de la symbolique du conflit palestinien… bon sang! Mais c’est bien sûr! Où avais-je la tête (à moins qu’on aie tout pour que je ne l’aie pas) ?, ce qu’il manque, c’est le contexte. L’information est isolée. On ne me ment pas, on me fait ignorer! Volontairement ou non, c’est bien plus insidieux.

Nulle part dans le billet il n’est fait mention de l’inégalité vécue au quotidien par les femmes, ce que rappelle entre autres Un Homme via leurs conditions salariales, cAt via leur représentation politique formelle. L’auteur notera cependant dans ses réactions aux commentaires que la violence faite aux femmes est “infiniment” plus importante que celle faite aux hommes. Ouf! Notons que selon Amnesty, un ménage belge sur trois connaît dans son entourage des cas graves de violences conjugales, selon une étude menée par Amnesty International en Belgique et que Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 70 p. cent des femmes victimes d’homicide ont été tuées par leur compagnon. Qu’on ne vienne pas dire qu’un homme qui se fait battre a beaucoup plus de mal à le dire et à le faire accepter qu’une femme ce qui peut conduire à biaiser les statistiques (commentaire d’Andros sur le site de FS). Ah mais oui! J’oubliais. Les hommes ne déclarent jamais eux-mêmes leur décès 🙂 .

3.3. Une autre arme, la minimisation

Par ailleurs divers essais subjectifs tendent à minimiser la question de l’égalité en en faisant une question de générations. Les hommes de cinquante ans seraient plus machistes que les plus jeunes, justifiant ainsi que l’on commence à se préoccuper également des problèmes des hommes. C’est sans doute aller vite en besogne  comme l’atteste cet article sur la persistance du “plafond de verre”,  ou ce rapport-ci consacré à l’accès des filles aux filières scientifiques et techniques (voir la conclusion p.103) et encore cette interview exposant les liens entre crise économique et perte d’emploi pour les femmes.

4. Reçu ?

Néanmoins l’auteur tentera, à nouveau via commentaires, de rattraper le coup sans se déjuger.

Je ne pense [pas] que la domination masculine a totalement disparu (sic), loin de là. Donc, il me semble évident que les femmes sont, en moyenne, largement plus victimes de discriminations sexistes que les hommes (et le cas de la violence conjugale est à cet égard paroxystique). Simplement, je pense qu’il est méthodologiquement problématique de postuler que toutes les dominations de genre vont toujours à sens unique.

5. Ou collé ? Et de revenir à trois questions :

– Pourquoi les garçons réussissent-ils moins bien à l’école que les filles?

– Pourquoi les hommes sont-ils sur-représentés en milieu carcéral ?

– Pourquoi la garde parentale est-elle confiée majoritairement à la mère?

Nous demande François

Je répondrais globalement par le fait ce sont précisément la vision stéréotypée et la concrétisation de ce stéréotype, les deux s’influençant, de la femme douce, docile, au foyer opposée à l’homme viril, réactif, ramenant l’argent qui mènent à cette situation plus confortable pour les femmes dans quelques rares domaines.

Je noterais aussi qu’au-delà d’une domination masculine sexuée “les hommes dominent / les femmes se soumettent”, ces codes de domination peuvent aussi dépasser le genre. Par exemple si la femme est confrontée à la nécessité de trouver seule un revenu. Et de se demander si ces codes de domination masculine ne sont pas transcendés par les codes de domination capitaliste (mais j’ai déjà suffisamment disserté).

A lire le court rapport de Prisons de Femmes en Europe sur la situation carcérale en Grande-Bretagne, pays ayant connu une dégradation économique sévère, les femmes ne sont plus autant à l’abri de la prison. Mais la situation est loin d’être généralisée. Voir ici pour une explication plus globalisante.

Concernant la réussite scolaire, je mentionnerais à nouveau le rapport Newtonia (p.43), évoqué plus haut : 

Pour les filles, on peut se demander si une réorientation « ascendante » n’est pas encore plus rare que pour les garçons, et une réorientation « descendante » plus fréquente. Ceci semble confirmé par le fait qu’elles sont plus souvent « à l’heure » que les garçons (voir tableau 1). Cette différence pourrait être due au fait que les filles « s’autocensurent » plus que les garçons. Plusieurs professeurs ont évoqué cette différence d’auto-évaluation entre filles et garçons, rejoignant les travaux de chercheurs présentés plus haut : les garçons « se lancent » volontiers, même lorsqu’ils ne sont pas sûrs d’eux, alors que les filles « sont plus lucides » et « s’auto-évaluent mieux ». Mais cette attitude leur porte en fin de compte probablement préjudice, dans la mesure où elles ne s’autorisent à accéder aux sections de maths fortes que si elles ont d’excellentes moyennes.

Voir aussi un article dans la revue du Secrétariat général de l’enseignement catholique.

Enfin, on peut se poser des questions sur la garde parentale à la lueur de cet article*. Avec une précaution toutefois : le Canada a développé tardivement mais très virulemment un arsenal législatif visant à réduire les inégalités de genre. Cela ne peut qu’avoir un impact.

* Et je voulais terminer ce petit “examen” par un article de synthèse sur les masculinistes.

6. Pour le plaisir

Je vous renvoie à une belle citation de Pierre Bourdieu, auteur qu’un des commentateurs a cité sur le blog de FS.

Eh oui, je suis en train de lire La domination masculine (pp 39-40 paru chez Points, un peu plus de six euros).

Si l’idée que la définition sociale du corps, et tout spécialement des organes sexuels, est le produit d’un travail social de construction est devenue tout à fait banale, pour avoir été défendue par toute la tradition anthropologique, le mécanisme de l’inversion de la relation entre les cause et les effets que j’essaie de démonter ici, et par lequel est opérée la naturalisation de cette construction sociale, n’a pas été, il me semble, complètement décrit. Le paradoxe est en effet que ce sont les différences visibles entre le corps féminin et le  corps masculin qui, étant perçues et construites selon les schèmes pratiques de la vision androcentrique, deviennent le garant le plus parfaitement indiscutable de significations et de valeurs qui sont en accord avec les principes de cette vision : ce n’est pas le phallus (ou son absence) qui est le fondement de cette vision du monde, mais c’est cette vision du monde qui, étant organisée selon la division en genres relationnels, masculin et féminin, peut instituer le phallus, constitué en symbole de la virilité, du point d’honneur (…) proprement masculin, et la différence entre les corps biologiques en fondements objectifs de la différence entre les sexes, au sens de genres construits comme deux essences sociales hiérarchisées. Loin que les nécessités de la reproduction biologique déterminent l’organisation symbolique de la division sexuelle du travail et, de proche en proche, de tout l’ordre naturel et social, c’est une construction arbitraire du biologique, et en particulier du corps, masculin et féminin, de ses usages et de ses fonctions, notamment dans la reproduction biologique, qui donne un fondement en apparence naturel à la vision androcentrique de la division du travail sexuel et de la division sexuelle du travail et, par là, de tout le cosmos. La force particulière de la sociodicée masculine lui vient de ce qu’elle cumule et condense deux opérations : elle légitime une relation de domination en l’inscrivant dans une nature biologique qui est elle-même une construction sociale naturalisée.

conseil musical : Les Doors et L.A. Woman
<

Comments

  1. cAt
    October 17th, 2008 | 6:27

    Je ne le dirais pas mieux…

    Si je peux, je rajouterais même une couche sur les différences médicales entre hommes et femmes. Pas sur le fait que les hommes sont à l’article de la mort avec un simple rhume, non, mais sur le fait qu’une maladie spécifiquement féminine est encore à l’heure actuelle beaucoup moins prise en compte par la recherche qu’une autre qui serait plus masculine (pour citer un exemple perso, toutes les affections qui touchent à la thyroïde). Sans doute parce que les chercheurs sont majoritairement des hommes…

    Quand tu nous parlais de chouette musique à la fin, je ne sais pas pourquoi mais j’imaginais “Macho Man” des Village People xD

  2. October 17th, 2008 | 9:00

    Bon article mon bon Julien.

    Et bon choix musical 😉

  3. Julien Uh
    October 17th, 2008 | 9:47

    oué je sais pour “macho man” : j’y ai pensé aussi. Mais j’aime pas. 🙂

  4. October 17th, 2008 | 10:34

    Bon décryptage du phénomène qui derrière une couche de respectabilité cache une remise en cause profonde de l’égalité de genre. En ce qui concerne la garde d’enfants, les chiffres avancés par les masculinistes font fi du fait que dans de nombreux cas, c’est la mère qui obtient la garde parce que le père ne la demande tout simplement pas. Et là, je renvoie vers les statistiques de pauvreté des famille monoparentales. Les mères y sont aussi surreprésentées par rapport aux hommes.

  5. flo
    October 17th, 2008 | 13:59

    Je ne connais ni les personnes qui organisent le colloque, ni les « masculinistes » dont on parle mais en tant que gonzesse-pas-féministe-mais-pour-l’-égalité-des-sexes, je trouve que les hommes, tout comme les femmes, tout comme les queers, ont le droit de se réunir et de causer ensemble, sans que cela ne remette en soi en cause l’inégalité socio-économique qui est bien réelle entre les hommes et les femmes.

    Je trouve d’ailleurs qu’il y a beaucoup à faire en la matière ! si les femmes bénéficient de mouvements déconstruction des stéréotypes qui leur collent durement à la peau depuis plus d’une centaine d’années sous diverses formes (et à raison), je trouve que l’évolution récente concernant l’image de la masculinité pose question mais malheureusement n’est que rarement posée dans le débat.

    Ainsi, il me semble qu’on demande toujours aux hommes de correspondre toujours avec les vieux cliches (rapporter les sous à la maison, bricoler dans la maison, performance sexuelle, etc.) tout en leur demande d’endosser de nouveaux rôles (parentalité plus active, écoute et sensibilité envers la femme et son corps, etc.). Surtout, ce qui – moi- me frappe davantage, c’est l’offensive commerciale et marchande sur l’image du corps masculin, qui devient tout autant objet que celui de la femme, avec pression à l’esthétisme, aux soins divers, aux parfums, en plus de l’exposition publicitaire de torses bronzés et imberbes aux plaquettes de chocolat juste comme il faut, avec des têtes d’anges ou de bad boy, enfin bref, des images d’hommes que moi je n’apprécie pas trop mais qui tendent à fabriquer insidieusement des canons de beauté aussi dictatoriaux et arbitraires que ceux qui touchent les femmes.

    D’ailleurs, pour parler d’un truc que je connais un peu, en prison, certains hommes sont omnubilés par l’idée d’avoir des muscles et des pectoraux aussi durs que les murs de leur cellule. Et pour revenir sur un truc que disais julien, je connais (mais l’échantillon en question n’est pas représentatif) plus de femmes que d’hommes qui ont tué leur mari (et d’ailleurs c’était souvent à la suite de violences conjugales subies par la femme). La violence touche plus les femmes mais elle est souvent complexe, insidieuse et parfois à double sens dans un couple, constat qui ne doit pas minimiser la question de la violence envers les femmes.

    Enfin, une des choses qui me posent également le plus question, c’est les stéréotypes qui collent à la peau des hommes. Que ce soit en matière de sensibilité, sexualité, sentimentalité ou que sais-je encore, je suis bien obligée de constater que les hommes que je connais et dont je suis proche ne correspondent pas du tout aux clichés qui évoquent leurs comportements ou préférences.

    En tout cas, je trouve que soulever le débat (qu’est-ce qu’un homme aujourd’hui ?) ne revient pas à nier les inégalités qui touchent davantage les femmes. Et j’ajouterai, pour terminer, que je trouve qu’on peut aussi aborder la question via l’identité ou non-identité sexuelle que proposent les queers, qui refusent les étiquettes sexistes ou autre stéréotypes attachés à un rôle sexuel.

  6. October 17th, 2008 | 18:44

    Histoire d’enfoncer le clou, il faut insister sur le fait que l’ensemble des mécanismes de pouvoir sont contrôlés par des hommes: pouvoir politique (cf. la remarque de cAt mentionnée plus haut), pouvoir économique (voir par ex. http://un.homme.a.poilsurle.net/?p=338) et même pouvoir spirituel (à quand une papesse? une dalaï-lama? ;)).

    Dans ces conditions, envisager comme inoffensive et intéressante l’initiative de rencontres d’hommes pour discuter de leur place dans la société, est en fait une victoire pour le système de domination masculine; puisque, et le raisonnement me semble pouvoir s’appliquer de manière générale, il reviendrait à placer sur un même pied l’organisation de ceux qui sont dominés (ici le féminisme, mais cela pourrait être les travailleurs par exemple) avec l’organisation des dominants (ici les hommes – hoministes ou masculinistes – peu importe leur dénomination), c’est à dire, en fin de compte, nier le rapport de force existant entre ces deux groupes.

    Pour terminer, par rapport au commentaire de Flo sur l’évolution de l’image de l’homme, il me semble qu’elle s’inscrit dans un processus beaucoup plus vaste (et non strictement sexué) de réification de l’individu dans le cadre de la pensée libérale qui vise à élargir en permanence le champ d’application du marché (et on y arrive peu à peu: marché du travail, ressources humaines, économie du savoir, etc.).
    Par conséquent, il me semble que la nécessaire interrogation du rôle de l’individu dans la société se doit de dépasser le cadre du genre pour se fondre dans une interrogation plus large sur la marchandisation du monde à laquelle nous assistons.

    (bon, c’est super long, je suis crevé et j’ai pas relu, donc… ;))

  7. JD
    October 18th, 2008 | 1:32

    Et bien voilà, ça c’est de l’article!

  8. cAt
    October 18th, 2008 | 7:55

    Pour réagir à Flo: C’est que les hommes sont en train de devenir des femmes, non?

    En fait, dans notre binamée société, une fois qu’on sort du modèle homme, blanc, marié (dans le sens “qui a quelqu’un qui s’occupe de ses problèmes domestiques à sa place”), hétéro, riche, en bonne santé, … (le consommateur idéal, quoi), le monde n’est pas fait pour nous (et est même souvent fait contre nous).

    Cassons la société…

    (oui, c’est moi qui dit ça)

  9. October 18th, 2008 | 19:40

    le mouvement “masculiniste” aurait donc une raison d’être parce que l’homme est tenu d’analyser ce qui devrait être une place équitable dans la société en fonction de l’autre côté de l’humanité qui subit son contrôle depuis l’apparition du patriarcat?

    En voilà une position intéressante…

    Mais bon, je ne la trouve pas facile à défendre. Et je reste féministe…

  10. Julien Uh
    October 19th, 2008 | 22:14

    @ Carlos, cAt, Céline, JD : merci 🙂
    @ Flo :
    a) entièrement d’accord pour la déconstruction globale des stéréotypes, mais pas dans le cadre d’un mouvement masculiniste (comme Un Homme, quoi). Qui plus est, la construction de stéréotypes vis-à-vis des hommes est aussi une manière de réaffirmer leur domination (l’homme bricoleur, l’homme qui s’y connaît en informatique, etc.)
    b) sur la violence. Oui, elle est insidieuse, oui elle peut être autre que physique. Et c’est là un des arguments masculinistes : la violence psychologique toucherait plus les hommes. Bon, on retombe donc dans un cadre où la femme est manipulatrice (elle aurait presque cherché à se faire frapper 🙂 ) parce qu’usant, soi-disant, plus de la violence psychologique. C’est oublier que la domination dont elles sont victimes est aussi psychologique (bon j’en suis au stade de “la domination masculine” où Bourdieu renvoie à un autre de ses bouquins pour ce qui concerne la violence symbolique. shit )

  11. October 21st, 2008 | 23:48

    Je ne crois pas que l’on doive balayer d’un revers de la main l’idée que des hommes soient aussi victimes des questions de genre et de l’oppression masculine… c’est d’ailleurs un question qu’interroge plusieurs courant féministes eux-mêmes, et qui par ailleurs, c’est aussi un des éléments intégré par le gendermainstreaming…

    Là où pèche la réflexion de François, c’est, notamment dans le point 4 relevé par Julien, le fait de mettre en miroir oppression sur les femmes et oppression sur les hommes… comme si les femmes étaient oppresseurs en tant que groupe…

    Les femmes & les hommes sont tous deux victimes de l’oppression masculine. Il ne fait aucun doute que les femmes sont la “victime principale” mais on ne peut nier que le modèle masculin dominant est également un élément d’oppression pour les hommes qui ne “collent” pas à ce modèle d’un façon ou d’une autre…

    Les petits garçons à qui on interdit de pleurer parce que “un homme ça ne pleure pas”… en fait aussi des victimes de l’oppression masculine, de la même façon que les hommes qui aiment d’autres hommes sont aussi victimes de cette oppression…

    Je pourrais multiplier les exemples. Je crois donc que nier le fait qu’il y ait des hommes qui portent des souffrances du fait de l’oppression masculine est aussi contre productive dans le combat pour l’égalité des genres, que le fait de renvoyer hommes et femmes dos à dos…

    De la même façon, le modèle patriarcal, préfigure le système d’explotation et d’oppression capitaliste, fait de “pater familias”, de celui qui occupe la position de pouvoir, un oppresseur sur tous ceux qui sont soumis à son autorité, qu’ils soient homme, femme ou enfant…

  12. November 12th, 2009 | 16:02

    Bon, je n’ai pas tout lu, je le reconnais….mais beaucoup de ces commentaires sur la critique du masculinisme sont argumenté à partir de stéréotype, il me semblent…

    Il faudra, que ce soit dans 5- 10 ou 20 ans, comprendre que l’homme n’est pas un éternel Bourreau de la femme. C’est complètement ridicule et dépassé ce genre d’idée. Et la femme n’est pas l’éternel victime du grand méchant mec. C’est simpliste comme vision.

    c’est un système patriarcal qui a mis en place cella. Et je considère que l’ont en est toujours pas sortit. On est dans une phase transitoire. Les femmes ne sont toujours pas satisfaitent de la situation et elle ont surement raison et les hommes sont montrés comme les grands méchants.

    Mais qu’est-ce que c’est cette culpabilisation?!
    La vérité dans tous cela, c’est que les femmes sont des hommes comme les autres, ni plus, ni moins. Il faut arrêter la déification de la femme. C’est plus du tout marrant. Et par contre coup l’homme est affublé de tout les défauts. Des exemples?

    – l’ho. est un barbare ignorant, forcément violent, incapable de s’ocuper de lui voir de son hygiène, narcassique, égoiste, égocentrique, pas foutu d’avoir de l’orientation…et la femme la pauvre victime..mais bien sur.

    Tous ces clichés doivent tombés!
    Les femmes ont leur féminismes qui avec les années est devenu un lobbing puissant. La femme présenté comme une éternel victime doit être forcément défendue. Qui serais assez cruelle pour s’attaquer à une victime et ne pas la défendre. L’ho quand à lui à la place du bourreau: responsable des guerres, des malheurs…Un ignorant à dit un jour la femme est l’avenir de l’homme, un monde de femme c’est un monde sans guerre. Et c’est toujours cette mêm vision dichotomique de conte de féé qui reste d’actualité. L’homme est remis sans cesse en question. on l’affuble sans cesse de nouvel responsabilités mais aussi de stéréotype. Je considère qu’il faut aller plus loin.

    Les femmes doivent elles aussi apprendre à être remise en question non pas sur leur droit, mais sur ce qu’elle disent, font…Sinon ce n’est pas un débat ouvert, c’est un conformisme, une dictature d’une pensée unique et simpliciste.

    Considéré les femmes comme des anges, c’est les enfermés dans le stéréotypde de la vierge après avoir été vue comme une p****. Elle n’est ni l’un, ni l’autre. “Ni p***, ni soumise”

    Le masculinisme si il remet en cause,cette vision en s’interrogant le plus simplement du monde sur que doivent faire et être les hommes en ce 21e siècles, n’est pas forcément mauvais.

    !!!!Si il rappele à certains les fantomes du passé, tant pis. On ne peut vivre au passé. Certains aussi voit le féminisme comme moderne et un masculinisme comme passé. Cette vision marxiste de l’histoire et elle aussi limité et politique. L’hisoire peut se répéter et n’est pas une évolution constante. L’égalité des femmes n’est pas une évolution. Ce n’est pas arrivé dans la majorité des sociétés avant notre ère et cela n’allait pas forcément arrivé. Ce qui est clair c’est que cela était nécessaire.

    Comme il est néccesaire que les hommes s’interrogent sur eux mêmes en ce début de 21e siècles.

    Les premières féministes ont été traités de folles, hystériques…dans le meilleirs des cas. Les masculinistes ou tous autres mouvement équivalent auront le même traitement…Ils seront traités de fou, dépassé, réactionnaire, obscurentiste…Tant de mots qui se résume en une idée. Les gens aiment beaucoup parler, écrire mais peu remettre en question leurs croyances et leurs habitudes.

    Il et facile de dire que le féminisme c’est génial quand c’est à la mode et de critiquer quand un masculinisme arrive.

    Moi je coirs que si c’est deux mouvement arrive à un niveau équivalent de médiatisation et d’importance, peut-être arriveront nous à une médiation et à un équilibre entres les sexes.

    Les hommes doivent réflèchir sur eux-mêmes, autant positvement, en critiques constructive qu’en remise en question. Les féministes ne verront jamais ce travail pour les hommes. Logique puisque c’est le mouvement de libération des femmes. Les hommes doivent donc se prendre en mains. Peut-être est-ce un début? Je l’espère…