Euh oui, Sternberg est mort

Jacques Sternberg est mort il y a… plus de 2 mois déjà. Le 11 octobre 2006.

Mais il n’est jamais trop tard pour parler d’un écrivain fantasque, fantastique et fantasmagorique. Ou plutôt pour nous parler. Non pas en se réunissant dans le noir autour d’une table en psalmodiant :
“Jacques, Jacques, es-tu là? Si tu es là, fais-nous un signe.”
– Voilàààà :
Bonsoir à tous, l’heure est grave, (…) nous devons interrompre Questions à la Une (…) la Flandre va proclamer unilatéralement son indépendance.”

Mais plutôt en vous transmettant deux trois passages d’un de ses livres, Sophie, la Mer et la Nuit, Albin Michel (coll. Livre de poche), Paris, 1976.

“Vous vivez seule ?
– Non. je vis avec moi.”
p. 38

Je me laissais aller, à croire que le calme souriant de Sophie avait quelque chose de contagieux, ce qui pouvait me surprendre car les calmes m’avaient toujours exaspéré. Je n’essayais pas non plus de savoir si Sophie vivait ces heures à la même température que moi. Si elle avait cette même sensation de s’enliser au ralenti au plus profond d’une sorte de creux dans le temps et dans l’espace, une cellule dont les parois n’auraient été que pénombre, tiédeur et fluidité. Ce que je ressentais, ce n’était pas le besoin de me jeter sur Sophie et de l’écarteler en la traversant de part en part, mais une lancinante envie de l’éplucher de sa robe d’été, de découvrir son corps centimètre par centimètre, fosse par fosse, colline par colline, d’y boire à toutes les sources pour me laisser noyer dans cette sève brûlante dont le regard de Sophie paraissait déborder. A part le feu et l’humidité de ce regard. Sophie ne trahaissait rien. Mais je croyais savoir, je ne doutais pas d’elle. Ce qu’elle ressentait de tous ses nerfs ne s’exprimait que par le silence, le regard et l’immobilité.
p. 85

N’étant pas biographe patenté, je vous transmets quelques liens utiles pour compléter votre information via :

Wikipedia
Le fantastique.net
– la nécro de Libération: “Sternberg est mort, c’est absurde
– plus intellectuel et pour les amateurs de SF, deux chroniques de
Gérard Klein, mises en ligne sur le site quarante-deux.org, vaste banque de données sur la Science-Fiction : les chroniques sont disponibles ici et ici.

Tout cela vous fait déjà beaucoup de liens et lectures en perspective. Je m’arrête donc ici.

NB : Et je vous conseille Bern Li, découvert hier soir à la finale du concours circuit


 

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