Sunday, 6 July 2008
La solidarité notre âme
info du 07 juillet 18h
Tant Jean-François Legros que Bertrand Sassoye n’ont jamais enfreint les règles leur liberté conditionnelle.
Jean-François Legros devrait sortir entre mercredi et samedi.
Le Parquet fédéral se prend deux vestes via le Tribunal d’Application des Peines.
Reste dans l’immédiat à obtenir la libération de Bertrand Sassoye (pour la prochaine Chambre du Conseil)
Texte écrit le lendemain de la manifestation du 21 juin, moment où Abdallah, Bertrand, Constant, Jean-François et Wahoub étaient encore tous les cinq en prison.
Cinq de mes camarades et amis sont en prison. Depuis le 5 juin. Motif : terrorisme. Ça c’est pour la loi, fascisante. Pour beaucoup, et ils sont de plus en plus nombreux, le “terrorisme” n’est qu’une façade politico-juridique permettant d’interdire toute remise en question d’un Etat répressif, protecteur de quelques riches exclusivement.
Hier, nous étions quatre cents à soutenir nos camarades. Comme jamais. Cette expression de solidarité, je la connais particulièrement avec les membres du Secours Rouge depuis deux semaines. Mais hier, nous étions bien plus nombreux. Rien que ça, ça réchauffe. On ne se sent pas seuls. On se dit qu’on a raison, que notre combat est juste. Que si des gens de tous horizons viennent ainsi demander leur libération, maintenant, pour tous les cinq… il y a de l’espoir.
Hier ce n’était pas une manifestation pour le pouvoir d’achat ou contre la guerre en Irak. C’était pas un machin officiel où, bien que convaincu, les considérations tactiques et les “comment”, prennent le pas sur le “pourquoi” : il faut être en nombre, être vu par tel ou tel groupe, montrer notre force, le tract doit être constellé de messages à l’intention des autres organisations de gauche radicale. Et de polémiquer sur de l’utile plutôt que de l’essentiel. Point de ça ici. Cocos, stal, trosk et maos, anars et anars pas anars, socialos, définis citoyens du monde, d’Europe, de Saint-Gilles, droitsdel’hommistes, je m’en foutistes, les amis, la famille, les collègues, … tous ensemble pour la même chose.
Une atmosphère s’installe, silencieuse entre les prisons, seulement ponctuée de: “tiens tu es là aussi, toi”; hurlante et vibrante devant chacune des portes de Saint-Gilles, Berkendael et Forest : la foule s’y masse, regroupée en cercle derrière les banderoles. Et les voix se lèvent : cris contrôlés, puis voix émues, fortes : Abdel! Constant! Wahoub! Bertrand! Vos camarades sont là! Les mains se frappent en cœur, les gueulophones actionnent leurs sirènes. Deux minutes passent. Puis cinq. Pause, et lecture de communiqués de soutien, internationaux ou belges, témoignages de sympathie transmis de par les murs. On reprend son souffle, une flûte aux sonorités orientales se fait entendre. Abdel! Constant! Wahoub! Bertrand! Vos camarades sont là!
Dans cette manifestation rendant “visite” à chacun des quatre (Jean-François est incarcéré à Verviers), il y avait quelque chose de très défini : puissant, profondément, intensément humain… mais si difficilement descriptible : c’est un cri de solidarité, le plus fort que j’aie jamais ressenti*. Se rendre compte que les gens présents ne lâcheront pas la moindre parcelle de leur conscience, de leur courage, de leur force face à la machinerie “anti-terroriste”.
Ils sortiront!
* seuls moments comparables les actions pour les travailleurs des Forges de Clabecq.
Conseil musical : Bandiera rossa, (version communiste, bien entendu. Mais de deux types) :
classique
punk :